Syndrome frontal

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mal être psychique chez l'homme Thinkstock

Le terme syndrome frontal désigne l'ensemble des troubles observés suite à une lésion des régions frontales du cerveau.

Quels sont ces troubles et comment s'en débarrasser ? Réponses maintenant !

Syndrome frontal : un peu de physiologie

Les lobes frontaux sont les lobes les plus volumineux, les plus antérieurs et les plus fonctionnels du cerveau :

  • Ils comportent des aires spécialisées comme le cortex moteur primaire, et de nombreuses zones associatives dont le rôle est l'intégration des informations provenant de diverses zones cérébrales. Les connexions avec les autres parties du cerveau sont intenses.
  • Ce sont des entités physiologiques extrêmement complexes qui ont des fonctions importantes dans la motricité, l'intégration des données sensorielles, la coordination de différentes activités (motrices, langage, mémoire, émotions, activités visuospatiales), et dans ce que l'on appelle les fonctions exécutives c'est-à-dire les capacités de planification et d'anticipation.

Le syndrome frontal peut résulter d'une atteinte des régions du lobe frontal ou de ses connexions. La nature des troubles dépend de la région atteinte. La mise en évidence d'une lésion des lobes frontaux se fait au moyen de l'imagerie comme le scanner ou l'IRM.

À noter : on exclut du syndrome frontal les troubles consécutifs à des lésions des aires motrices ou de Broca même si ces régions appartiennent au lobe frontal.

Symptômes du syndrome frontal

Le diagnostic de syndrome frontal est difficile à faire car on peut le confondre avec une confusion mentale ou des troubles psychiatriques.

Les troubles observés peuvent être cognitifs et comportementaux, neurologiques, ou encore toucher le langage. Les troubles cognitifs comportent :

  • Les troubles de la mémoire immédiate (mémoire de fixation et d'apprentissage) et de l'attention.
  • Les troubles intellectuels : difficulté de programmation des tâches et des stratégies, difficultés de raisonnement, trouble de l'abstraction et du calcul.

Les troubles psychocomportementaux donnent l'impression d'une modification de la personnalité :

  • Ralentissement psycho-moteur, restriction des champs d'intérêt, perte des initiatives et des actions nécessaires à la vie quotidienne, émoussement des réactions affectives. Ces symptômes se voient plutôt dans les lésions de la face externe du cortex préfrontal.
  • Parfois, au contraire : excitation psychomotrice, hypersexualité, jovialité, troubles retrouvés dans l'atteinte des régions antérieures et inférieures du cortex préfrontal, juste au-dessus des orbites (orbito-basales).
  • Perte de certaines contraintes sociales : désinhibition, comportements puérils et asociaux, négligence vestimentaire et corporelle, comportement d'urination (la personne urine n'importe où, sans gêne ni pudeur).

Les troubles neurologiques sont essentiellement moteurs :

  • troubles de la marche et de l'équilibre ;
  • résurgence de réflexes dits archaïques, présents uniquement dans les premiers mois de vie : le réflexe du grasping (prise involontaire de tout objet mis en contact avec la paume de la main), le réflexe de succion ou sucking (sucer tout ce qui touche les lèvres), le réflexe d'aimantation (la main est attirée par tout objet présent dans le champ visuel) ;
  • persévérations et stéréotypies gestuelles, un geste est répété ou maintenu inutilement et perturbe l'ensemble de l'activité motrice, avec comportements de collectionnisme (le fait d'attraper et garder les objets) ;
  • parfois le patient « néglige » tout ce qui se trouve dans l'espace d'un côté de son corps (héminégligence motrice).

Les troubles du langage se caractérisent par :

  • une réduction de la communication verbale (mutisme) ou de la fluidité du langage, manque du mot ;
  • des persévérations (le mot est répété et parasite la phrase suivante), écholalie (la personne répète ce qu'elle entend).

Syndrome frontal : causes et traitements

Les causes sont multiples : maladies dégénératives (démences dites fronto-temporales, certaines formes de maladies d'alzheimer), accident vasculaire cérébral, traumatisme crânien, tumeur.

Le traitement est, si possible, celui de la cause du syndrome frontal. Des mesures d'accompagnement et de rééducation sont par ailleurs primordiales. Certains comportements peuvent être améliorés par des médicaments.

Ces pros peuvent vous aider