Maladie signifiant littéralement « agrandissement des extrémités », l'acromégalie se manifeste chez l'homme par une déformation du crâne, du nez ou de la mâchoire, entre autres symptômes.
Quelles sont les causes de cette maladie, quand consulter et comment la traiter ? Réponses maintenant.
Causes de l'acromégalie
L'acromégalie touche en général des adultes entre 30 et 40 ans. Dans près de 95 % des cas, elle est directement liée à un trouble de production de l'hormone dite « de croissance ».
Cette hormone de croissance sécrétée naturellement par l'hypophyse atteint son maximum à la puberté et joue un rôle majeur dans la croissance de l’enfant et de l’adolescent.
Lorsqu'elle dysfonctionne et qu'elle est secrétée en excès après ce stade, des troubles de croissance exagérée peuvent apparaître et ainsi provoquer des symptômes directement liés à l'acromégalie.
L'acromégalie se manifeste donc en raison de 2 causes principales :
- hypersécrétion de l'hormone de croissance due à la présence d'un adénome sur l'hypophyse (tumeur bénigne, non cancéreuse) ;
- lorsque l’acromégalie n’est pas due au développement d’un adénome au niveau de l’hypophyse, elle peut être la conséquence d’une « hyperactivité » de l’hypophyse, due à la présence d'une tumeur cancéreuse périphérique (pancréas, poumons).
Bon à savoir : petite glande de la taille d'un pois située dans le cerveau, l’hypophyse joue un rôle essentiel dans le métabolisme, la croissance et la reproduction par la nature de ses secrétions hormonales (TSH, FSH, LH et hormone de croissance).
Symptômes de l'acromégalie
Les symptômes de l’acromégalie sont le résultat de l’excès d’hormone de croissance dont tous les effets normaux sont exacerbés et régulés de façon anarchique.
Les conséquences de cet excès sont :
- L’accélération de la croissance chez l’enfant et l’épaississement des os chez l’adulte (épaississement des os).
- L’augmentation du volume des muscles et de tous les organes, dont le cœur. On observe un changement au niveau de la peau, qui s’épaissit, et du larynx, pouvant donner une voix rauque.
- L’augmentation du taux de sucre et de graisses (lipides) dans le sang, pouvant entraîner un diabète, ainsi que les effets néfastes des lipides sur les vaisseaux sanguins et le cœur (risque d'hypertension artérielle).
- Un syndrome dystrophique associant doigts épaissis, boudinés, peau de la paume des mains et de la plante des pieds épaissie, nez épaté, pommettes saillantes, front bombé, lèvres épaisses et rides épaisses et marquées. On note également souvent une tendance au prognathisme (menton saillant).
- Certaines complications articulaires dues à l'épaississement des os (rachis, syndrome du canal carpien, arthropathie, etc.).
Bon à savoir : chez l’enfant, la maladie se manifeste par une croissance excessive et rapide de l’ensemble du corps (gigantisme). Les enfants atteints sont donc anormalement grands (la taille des garçons peut ainsi atteindre 2 mètres à la fin de l’adolescence).
Diagnostic de l'acromégalie
On diagnostiquera l'acromégalie à partir de plusieurs symptômes décrits ci-dessus.
En général, les examens suivants seront effectués :
- Un dosage de l'hormone de croissance à intervalles réguliers. Cette hormone étant sécrétée par pics discontinus, un dosage isolé n’a aucune valeur et plusieurs tests seront donc nécessaires.
- Un test de freinage du glucose : chez un sujet normal, l’augmentation du taux de sucre (glucose) dans le sang induit une baisse de la sécrétion d’hormone de croissance. Afin de confirmer le diagnostic d'acromégalie, on augmente artificiellement le taux de glucose dans le sang du patient et l'on regarde si le dosage de l'hormone de croissance reste constant, auquel cas le diagnostic sera confirmé.
- La présence d’un adénome hypophysaire pourra être confirmée par un examen d’imagerie par résonance magnétique (IRM).
- Les taux d’hormones thyroïdiennes, surrénaliennes, sexuelles ainsi que celui de prolactine pourront être mesurés afin d'obtenir un bilan hormonal complet.
Bon à savoir : la recherche de polypes du côlon, fréquents lors d'une acromégalie, pourra être conduite en effectuant une coloscopie.
Traitement de l'acromégalie
L'objectif du traitement de l'acromégalie est double :
- stopper la progression de la tumeur et atténuer les symptômes ;
- normaliser le taux d’hormone de croissance pour enrayer l’évolution de la maladie.
On aura recours pour cela à 3 types de traitements :
- le traitement chirurgical : il consistera à retirer l’adénome hypophysaire ;
- la radiothérapie : on l'utilisera en complément d'un traitement chirurgical afin de détruire les restes de l'adénome hypophysaire, mais cette technique présente de nombreux effets secondaires ;
- certains médicaments comme les « analogues de la somatostatine » (inhibant la sécrétion d’hormone de croissance) seront utilisés sous forme d'injections mensuelles.
Même si certains effets secondaires de la maladie restent irréversibles (notamment les atteintes osseuses ou articulaires), dans la plupart des cas, l’association de la chirurgie et des médicaments permet d’obtenir une stabilisation nette de la maladie, voire une guérison totale.
Pour en savoir plus :
- L'anhidrose est une pathologie caractérisée par une production insuffisante de sueur, et qui entraîne une intolérance à la chaleur et des troubles de la thermorégulation.
- Certaines pathologies peuvent entraîner une modification de la couleur des ongles : c'est le cas de la maladie de Wilson.
- La maladie de Basedow est l'hyperthyroïdie la plus fréquente et elle présente quelques caractéristiques permettant de la distinguer des autres.