Le cancer du cerveau peut revêtir des formes diverses, en fonction de sa localisation et des cellules qui le composent. Découvrons dans notre article une forme très rare de la maladie, le gliosarcome.
Gliosarcome : qu'est-ce que c'est ?
Le gliosarcome est une tumeur maligne qui touche le système nerveux central, le cerveau le plus souvent, mais parfois la moelle épinière. Cette forme rare de cancer représente moins de 1 % des tumeurs cérébrales. Néanmoins, entre 1990 et 2018, le nombre annuel de nouveaux cas a été multiplié par quatre et plus.
Comme le glioblastome, le gliosarcome prend naissance à partir des cellules gliales de l'organe, qui assurent un rôle protecteur et nourricier. Mais il possède une spécificité : il a tendance à former des métastases dans l'organisme, notamment au niveau des poumons, du foie et des os.
Le gliosarcome apparaît généralement au niveau du cortex cérébral ; en fonction de la région affectée (lobe temporal, frontal, pariétal ou occipital), des symptômes particuliers vont se manifester. Il survient le plus souvent chez des adultes âgés de 40 à 60 ans, et il touche deux fois plus fréquemment les hommes que les femmes.
À noter : la maladie a été décrite pour la première fois en 1895 par le Docteur Stroebe.
Causes du gliosarcome
Les raisons conduisant à l'apparition d'un gliosarcome restent mal comprises. Cependant, le fait d'avoir subi un traitement préalable à base d’irradiations (radiothérapie) dans le cadre d'une autre maladie ou une exposition aux champs électromagnétiques augmente les risques de le développer. Des antécédents familiaux de gliome et de certaines maladies génétique pourraient également être en cause.
Par ailleurs, plusieurs études révèlent que les colorations capillaires à répétition favoriseraient le développement de cancers du cerveau (mais aussi de leucémies et de cancers la vessie et du sein).
Source : Heikkinen S. et al., « Does Hair Dye Use Increase the Risk of Breast Cancer ? A Population-Based Case-Control Study of Finnish Women », PLoS One, août 2015, doi: 10.1371/journal.pone.0135190. eCollection 2015.
Gliosarcome : les signes
Le développement de cette tumeur au niveau cérébral va conduire à l'augmentation de la pression à l'intérieur du crâne (on parle d'hypertension intracrânienne). Différents signes peuvent alerter la personne touchée :
- des maux de tête ;
- des vomissements ;
- des vertiges, des bourdonnements au niveau des oreilles, des troubles visuels ;
- un changement de personnalité ;
- une réduction de la force musculaire dans une moitié du corps, du côté opposé à l'hémisphère dans lequel se développe la tumeur ;
- des convulsions, etc.
Traitement du gliosarcome
Après avoir été mise en évidence et précisément localisée grâce aux examens d'imagerie (scanner, IRM), la tumeur va être éliminée par voie chirurgicale si elle est suffisamment accessible. Une étape de radiothérapie est ensuite menée, éventuellement complétée par de la chimiothérapie. Ces traitements ont une efficacité modeste.
Le gliosarcome est un cancer agressif de mauvais pronostic, tout particulièrement quand l'élimination chirurgicale de la tumeur n'a pas été optimale et que les symptômes sont lourds. La survie moyenne est de 6 à 15 mois après le diagnostic.
En cas de rechute, un nouveau traitement à base de chimiothérapie est en général proposé aux patients, une nouvelle opération reste envisageable.
Bon à savoir : une chimiothérapie locale est parfois envisagée en cas de gliosarcome. Après avoir retiré la tumeur, le chirurgien place un implant résorbable de carmustine (Gliadel®), qui diffuse un médicament anticancéreux de manière continue.