Technique d'imagerie médicale n'utilisant pas de rayons X, l'imagerie par résonance magnétique (IRM) a vu le jour en 1952 lorsque les américains Purcell et Bloch ont travaillé sur le phénomène de résonance magnétique. Ils ont d'ailleurs reçu le prix Nobel de physique.
À partir de 1972, on obtint les premières images grâce à cette technique. Technique qui commença à avoir des applications médicales dans les années 80.
Cette technique, complexe, continue de se développer et de voir de plus en plus d'applications en médecine. Mais quel est son fonctionnement ? Nous faisons le point.
Imagerie par résonance magnétique : fonctionnement
IRM : qu'est-ce que c'est ?
Cette technique d'imagerie est fondée sur les propriétés magnétiques de l'atome d'hydrogène. Celui-ci est contenu, dans différentes proportions, dans tous les tissus humains.
Cela permet une analyse fine et précise de toutes les parties du corps lorsque celles-ci ne peuvent être étudiées par rayons X ou par échographie.
À noter : l'IRM, selon le besoin médical, peut être faite en première intention ou en deuxième intention pour confirmer l'examen radiographique ou l'échographie, réalisés auparavant.
Le principe simplifié de la résonance magnétique est le suivant :
- Les aimants puissants de la machine stimulent les atomes d'hydrogène qui réagissent alors en s'orientant tous dans la même direction.
- Puis les atomes sont soumis à un champ magnétique (excitation par radiofréquence).
- À l'arrêt du champ magnétique, les atomes d'hydrogène relâchent une certaine énergie. Celle-ci est mesurée et analysée sous forme d'images en 2D ou 3D. Étant donné que tous les tissus du corps humain ne possèdent pas une quantité identique d'atomes d'hydrogène, cela crée un contraste entre les différents tissus.
À noter : pour certains examens précis, on aura recours à l'injection de produits de contraste. Ceux-ci sont, le plus souvent, à base de gadolinium.
Particularités de l'IRM
L'examen d'imagerie par résonance magnétique possède différentes caractéristiques :
- il est indolore ;
- il ne nécessite ni préparation spéciale ni le besoin d'être à jeun ;
- il présente peu de contre-indications ;
- il n'utilise pas de rayons X et est donc inoffensif ;
- il donne des résultats anatomiques très précis ;
- il permet de faire des coupes dans les 3 plans : horizontal, vertical et transversal ;
- il présente néanmoins quelques inconvénients : un coût élevé, des temps d'examen et d'attente pour passer l'examen importants, il n'est pas possible de le réaliser en cas de présence de corps métalliques ;
- il présente quelques limites techniques : absence d'identification des calcifications, difficultés à distinguer un œdème ou une tumeur.
IRM : pour quels examens ?
L'IRM est un examen qui permet de visualiser l'ensemble du corps et en particulier les différents organes. Il permet la visualisation de certains tissus comme les ligaments, qu'on ne peut pas voir lors d'autres examens d'imagerie tels que le scanner, la radio ou l'échographie, par exemple.
L'IRM est utilisée pour porter un diagnostic sur de nombreuses pathologies, mais on peut également l'utiliser pour suivre l'évolution d'une tumeur au cours d'un traitement et pour ajuster ce même traitement. Il permet de mettre en évidence une éventuelle rechute.
On peut notamment utiliser l'IRM dans les indications suivantes :
- en neurologie (mise en évidence d'AVC) ;
- en cancérologie (atteintes du cerveau, du foie) ;
- en cardiologie ;
- en urologie ;
- en ostéo-articulaire.
Attention : pour les articulations, il peut être intéressant d'effectuer des radiographies conventionnelles et de les fournir avant la lecture des résultats de l'IRM.
Aujourd'hui, l'IRM est devenue une référence dans plusieurs types de pathologies :
- pathologies intra-crâniennes (accident vasculaire ischémique, tumeurs, malformations, sclérose en plaques, maladies dégénératives du cerveau) ;
- pathologies de la moelle épinière ;
- pathologies tumorales, inflammatoires ou dégénératives des os, articulations, muscles, tendons et cartilages ;
- pathologies tumorales abdominales ;
- pathologies de vaisseaux.
À noter : l'angio-IRM permet d'explorer les vaisseaux sanguins.
Comment se passe un examen IRM ?
Avant l'examen
Il n'y a pas de préparation particulière dans le cadre d'un examen IRM sauf dans le cas d'une injection d'un produit de contraste où il faudra être à jeun depuis environ 4 heures.
Il faut savoir que l'examen n'est pas possible si vous avez des éléments métalliques implantés : pacemaker, valve cardiaque, éléments en fer près des yeux ou dans la tête.
Pendant l'examen lui-même
Un examen IRM n'est pas douloureux. Par contre, il peut être désagréable d'être enfermé et il faut savoir que l'examen est assez bruyant :
- Un examen IRM, en fonction de sa localisation dure entre 20 et 60 minutes.
- En fonction de l'examen spécialisé réalisé, vous pouvez avoir besoin de l'injection d'un produit de contraste, le plus souvent du gadolinium.
- Ensuite, allongé sur une table, vous êtes installé dans l'appareil. Celui-ci comprend un aimant de grande puissance (« magnétique ») et une antenne pour capter la "résonance" des atomes et la transcrire en images. Cette antenne est adaptée à la région analysée. Puis l'examen à proprement parlé commence. Il vous faudra rester parfaitement immobile.
Résultats de l'examen
Vous les obtiendrez après analyse du médecin radiologue. Toutefois, juste après l'examen, celui-ci vous donnera de premières indications.
L'imagerie par résonance magnétique continue de progresser très rapidement notamment en termes de puissance des aimants, cependant :
- La France reste très en retrait sur cette technique avec notamment un taux d'équipement très faible par rapport à la moyenne européenne : 761 appareils IRM installés en France (Société Française de Radiologie, 2015), et donc des délais pour réaliser une IRM particulièrement longs (34 jours en moyenne en 2017, soit 3,5 jours de plus qu'en 2016).
- L'intérêt de cette technique d'imagerie médicale ne cessant de s'accroître, de par son utilisation possible dans le diagnostic et le suivi de nombreuses pathologies, cela permet d'espérer que la France s'attache à rattraper son retard.
Bon à savoir : les recommandations du plan Cancer 2014-2019 préconisent un délai de 20 jours maximum.
Pour approfondir :
- Détails concernant les différents stades du cancer.
- Utiliser les vertus de l'ail pour ses propriétés anticancéreuses.
- Quel lien entre stress et cancer ?