Méningiome

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Le méningiome est une tumeur bénigne de l'enveloppe du système nerveux. C'est une maladie assez fréquente. Elle touche plutôt les adultes de plus de 50 ans avec une prédominance féminine.

Toutes les infos dans notre article.

Méningiome : qu'est-ce que c'est ?

Le méningiome est une tumeur développée au dépend des méninges (les méninges sont les membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) :

  • Le méningiome peut donc se situer à l'intérieur de la boîte crânienne, au contact du cerveau, du cervelet, de la moelle épinière ou à la racine d'un nerf.
  • Le méningiome représente 20 % des tumeurs intracrâniennes,sans compter les tumeurs de type métastases cérébrales.
  • Il existe une grande variété de tumeurs intracrâniennes : certaines sont malignes (cancer) et d'autres bénignes (non cancéreuses). Le méningiome est une tumeur bénigne.
  • Le méningiome est souvent une tumeur unique.
  • Le pronostic du méningiome dépend de sa taille et de sa localisation.
  • La taille du méningiome dépend de la précocité de sa découverte.

Exemple : un méningiome frontal (situé à l'avant dans la boîte crânienne) peut atteindre plus d'une dizaine de centimètre car il n'engendre aucun symptôme avant d'avoir atteint cette taille.

Les progestatifs facteurs de risque de méningiome

On ne connaît pas les causes du développement du méningiome bien que quelques cas familiaux aient été décrits.

Toutefois, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) indique que l’acétate de cyprotérone (Androcur®), un médicament utilisé principalement dans le traitement de maladies hormonales avec hirsutisme chez la femme, augmente considérablement les risques de méningiome en cas de doses élevées. Le risque est multiplié par plus de 20 au-delà d’une dose cumulée de 60 g, soit environ 5 ans de traitement à 50 mg/j, ou 10 ans de traitement à 25 mg/j.

De plus, les données issues de l’étude EPI-Phare (menée par l’ANSM et la Caisse primaire d’Assurance maladie) confirment le surrisque de méningiome chez les femmes exposées à l’acétate de nomégestrol (Lutényl® et ses génériques) ainsi que l’acétate de chlormadinone (Lutéran® et ses génériques). Ces médicaments macroprogestatifs utilisés dans la prise en charge de la ménopause, des troubles menstruels ou de l’endométriose entraînent « une augmentation importante du risque avec la dose utilisée, la durée du traitement et l’âge de la patiente », précise l’ANSM.

Enfin, l’ANSM met en garde contre la possibilité d’apparition de ce risque avec d’autres progestatifs, estimant qu’un « effet classe » ne peut être exclu. La médrogestone (Colprone®) et la progestérone à 100 et 200 mg (Utrogestan® et génériques) sont particulièrement sur la sellette en raison de première données suggestives. Mais la prudence est aussi de mise avec la dydrogestérone (Duphaston®) et le dienogest (génériques de Visanne®). 

Source :Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, 1er mars 2023.

Symptômes et diagnostic d'un méningiome

Certains signes cliniques mèneront à des examens complémentaires spécifiques permettant de poser le diagnostic de méningiome.

Quels symptômes ?

La symptomatologie d'un méningiome dépend de sa localisation :

  • Lorsque le méningiome est situé à l'intérieur du crâne, les symptômes apparaissent à partir d'un méningiome de grosse taille :
    • maux de tête résistants aux anti-douleurs simples,
    • vomissements,
    • confusion, fatigue,
    • troubles moteurs et sensitifs dépendant de la localisation droite ou gauche de la tumeur au contact du cerveau : engourdissements de membres voir déficit (hémiplégie, soit paralysie de la moitié droite ou gauche du corps), troubles du langage, du schéma corporel...,
    • vertiges et perte d'équilibre,
    • trouble de la coordination des mouvements,
    • épilepsie.
  • Lorsque le méningiome est situé au contact d'un nerf : perte de l'odorat, perte de la vue, surdité, troubles des sécrétions hormonales de l'hypophyse, douleurs et paralysie faciale.

Bon à savoir : l'hypophyse est une petite glande située à l'intérieure de la boîte crânienne sécrétant des hormones.

Quels examens à réaliser ?

Bien souvent, c'est le médecin généraliste ou l'urgentiste qui, ayant évoqué le diagnostic, prescriront les examens suivants couplés à une consultation avec un spécialiste (neurologues et neurochirurgiens) :

  • Scanner cérébral avec et sans injection de produit de contraste. Cet examen permet de visualiser la tumeur, de décrire sa taille, sa localisation, son aspect et de sa proximité d'avec des vaisseaux.
  • IRM avec et sans injection de produit de contraste. Cet examen a le même objectif que le scanner mais il est plus performant : il permet de quantifier l’œdème présent autour de la lésion.
  • Angiographie : elle permet de bien voir les vaisseaux autour de la tumeur, avant l'opération.
  • Électroencéphalogramme (EEG) : il permet de mettre en évidence une épilepsie secondaire à la présence de la tumeur.
  • Prises de sang : pour évaluer le retentissement de la maladie sur le reste des paramètres vitaux.

Traitement du méningiome

Bien que le méningiome ne soit pas un cancer, le pronostic de cette maladie est parfois sévère si la tumeur est de trop grande taille ou bien située proche d'une structure nerveuse vitale.

Réunion de concertation pluridisciplinaire

Selon les résultats de l'ensemble des examens réalisés, les différents médecins spécialistes décideront du plan de soins le meilleur à proposer au patient, au cours d'une réunion appelée RCP pour réunion de concertation pluridisciplinaire.

Les questions posées en RCP sont les suivantes :

  • Le méningiome est-il opérable ? Souvent, il l'est.
  • Va t-on faire de la radiothérapie ? Les indications de la radiothérapie pour les méningiomes sont très restreintes.
  • La chimiothérapie et l'hormonothérapie n'ont pas d'indication dans ce type de tumeurs.
  • Pour les cas graves, quelle est l'espérance de vie et la qualité de vie qu'il est possible d'offrir au patient ?
  • Organisation du protocole de suivi et du soutien de la personne malade.

Bon à savoir : la radiothérapie réalisée avant l'opération permet de réduire le volume de la tumeur, il est alors plus facile pour le chirurgien d'en retirer le maximum.

Plan de soins

Une fois le diagnostic posé, la personne malade choisi un médecin référent avec qui il validera le plan de soins prévu en réunion de concertation pluridisciplinaire :

  • Lorsqu'elle est possible, soit dans la plupart des cas, la chirurgie est un facteur de bon pronostic et le patient reprend une fois soigné, une vie normale.
  • Il est parfois nécessaire d'avoir recours à de la rééducation après la chirurgie pour traiter les séquelles. Cela fait intervenir toute une équipe de MPR (Médecine Physique et de Réadaptation) : kinésithérapie, ergothérapeute, orthophoniste, médecin rééducateur, psychomotriciens, prothésiste (pour la confection d'atèle), psychologues...
  • Le suivi psychologique et l'aide au patient par les associations est un élément primordial de la prise en charge.

Pour approfondir le sujet :

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