La grande majorité des cancers des fosses nasales (narines et zones creuses derrière le nez) sont des carcinomes épidermoïdes qui se développent au niveau de la muqueuse nasale. Néanmoins, il arrive que certains cancers apparaissent dans les cellules glandulaires du nez et il s'agit dans ce cas d'adénocarcinomes.
Quoi qu'il en soit, les cancers du nez, qui touchent essentiellement des hommes de plus de 40 ans, restent relativement rares. En effet, les cancers du nez représentent 3 % des cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS).
Tumeurs du nez
Les tumeurs qui se développent au niveau du nez ne sont pas systématiquement des tumeurs cancéreuses. En effet, des tumeurs bénignes peuvent y siéger :
- Le papillome inversé (de croissance lente) : il s'agit de la plus fréquente des tumeurs des tissus mous des fosses nasales et des sinus. Elle affecte généralement les hommes ayant entre 40 et 70 ans.
- Le polype nasal.
- L'ostéome : tumeur bénigne de l'os.
Mais des tumeurs malignes peuvent également y être retrouvées :
- des carcinomes spinocellulaires : ils représentent deux tiers des cancers des fosses nasales et des sinus ;
- des adénocarcinomes : ils représentent 15 % des cancers des fosses nasales et des sinus et ils touchent les cellules glandulaires des fosses nasales ;
- des carcinomes adénoïdes kystiques : ils se développent au niveau des glandes accessoires présentes entre autres au niveau des fosses nasales et des sinus ;
- des tumeurs rares affectant les cellules nerveuses (esthésioneuroblastome ou neuroblastome olfactif), des lymphomes non hodgkiniens, parfois des cancers de la peau, etc.
Causes et facteurs de risque des cancers du nez
Les cancers du nez ont souvent une origine multifactorielle. Néanmoins, on connaît bien un certain nombre de facteurs de risque susceptibles de faciliter le développement de tumeurs malignes au niveau des fosses nasales :
- la consommation de tabac (et a fortiori, autrefois, le tabac à priser) ;
- les expositions répétées à des substances chimiques ;
- certains virus : Epstein-Barr virus (EBV) et papillomavirus (HPV).
À noter : les patients atteints d’un cancer de la gorge lié à une infection à l'HPV ont un meilleur pronostic vital que les autres, exceptés ceux ayant un important passé de fumeurs qui ont un moins bon taux de survie, le cancer étant plus agressif chez eux.
Symptômes des cancers du nez
Le cancer du nez n'entraîne que peu de symptômes car les fosses nasales offrent beaucoup d'espace pour que des tumeurs s'y développent. Ce n'est qu'à un stade avancé, lorsqu'elle aura atteint un volume important, que des signes cliniques peuvent faire leur apparition :
- nez qui coule de façon chronique ou, au contraire, qui reste bouché, surtout si un seul côté est concerné ;
- épistaxis récidivantes (même si elles sont de faible importance) ;
- diminution de l'odorat ;
- troubles neurologiques (perte de sensibilité, douleurs, etc.) ou ophtalmologiques (diminution de la vue, troubles visuels, etc.) ;
- sensation de masse dans le nez.
Ces symptômes étant peu spécifiques et relativement banals, le diagnostic de cancer des fosses nasales n'est pas forcément aisé. Pour poser le diagnostic, il faudra procéder à des examens tels que :
- une radiographie du visage ;
- une endoscopie nasale (nasofibroscopie) ;
- un scanner (pour évaluer l'extension aux structures osseuses) ;
- une IRM (pour évaluer l'extension aux tissus mous et éventuellement au cerveau) ;
- une biopsie (sous anesthésie locale ou générale selon les circonstances).
Traitement des cancers des fosses nasales
Les trois traitements habituels du cancer peuvent être employés pour traiter les cancers du nez :
- la chirurgie essentiellement, suivie d'une chirurgie reconstructive et couplée à une radiothérapie ;
- la radiothérapie externe ou interne (curiethérapie) ;
- la chimiothérapie dans une moindre mesure et uniquement couplée à une radiothérapie.
Chirurgie des fosses nasales
La chirurgie des cancers du nez s'effectue par voie endoscopique endonasale. Ainsi, le chirurgien va procéder à l'exérèse de la tumeur en passant par les narines. Grâce à cette technique, aucune reconstruction chirurgicale n'est nécessaire puisqu'on ne réalise aucune incision au niveau du visage. Par ailleurs, elle limite les effets secondaires.
Suivi
Un suivi régulier doit être instauré suite au traitement avec notamment une IRM du nez et des sinus une fois par an. Les visites de contrôle doivent débuter un mois après la fin de la radiothérapie. Elles se poursuivent ensuite à raison d'une consultation :
- tous les 3 mois pendant deux ans ;
- puis tous les 4 mois la troisième année ;
- puis tous les 6 mois jusqu’à la cinquième année ;
- tous les ans jusqu’à la dixième année.