Cancer de la bouche

Sommaire

cancer de la bouche Thinkstock
 

Dans 95 % des cas, les cancers de la bouche sont des cancers qui affectent la muqueuse de la cavité buccale. Il s'agit donc de carcinomes épidermoïdes. Les 5 % restants sont :

  • des adénocarcinomes se développant au niveau des petites glandes situées au sein de la muqueuse ;
  • des lymphomes touchant les cellules lymphoïdes ;
  • des sarcomes.

Cancer de la bouche : chiffres et origines

Le cancer de la bouche touche chaque année environ 20 000 personnes (en moyenne 6 hommes pour 100 000). Ce carcinome concerne essentiellement les hommes âgés de plus de 55 ans, mais de plus en plus d'hommes jeunes sont touchés. Ce cancer se développe essentiellement entre le dessous de la langue et le plancher buccal et au niveau du palais. Le cancer de la bouche touche rarement les gencives et l'intérieur des joues.

Bien entendu, les cancers de la bouche sont favorisés par des facteurs de risque bien connus :

  • la consommation élevée de tabac (et de cannabis) ;
  • la consommation excessive d'alcool ;
  • une mauvaise hygiène bucco-dentaire.

Dans les pays du sud-est asiatique, les cancers de la bouche sont également liés à la chique de feuilles de bétel (qui possèdent des propriétés psychostimulantes et tonifiantes).

Le taux de survie de ce cancer est de 39 % à 5 ans et de 22 % à 10 ans. Ce ne sont pas de bons chiffres et le risque de décès est particulièrement élevé lors de la prise en charge initiale, c'est-à-dire au cours de la première année.

Symptômes des cancers de la bouche

Les cancers de la bouche se traduisent par divers symptômes qui peuvent alerter. Quoi qu'il en soit, ils doivent amener à consulter un médecin ou un chirurgien-dentiste.

  • L'apparition d'une plaie ou d'une boursouflure entraînant une irritation est généralement à l'origine d'un cancer de la bouche. Néanmoins, cette petite plaie est indolore.
  • Certains états précancéreux peuvent aussi être observés. On retrouve notamment des lésions blanches et rugueuses qui peuvent toucher les gencives, le palais ou la joue, mais également les lèvres ou la langue et qui ont une forte tendance à se cancériser. Lorsque c'est le cas, elles s'épaississent et se fissurent.
  • La présence d'une plaque rouge indolore au niveau du palais, de la gencive ou du plancher buccal et persistant plus de deux semaines doit également amener à consulter un spécialiste. Même s'il s'agit généralement d'irritation sans gravité, il arrive que ce type de lésions soit un carcinome.
  • Les troubles de la déglutition doivent également attirer l'attention. Néanmoins, lorsque ces symptômes font leur apparition c'est que le cancer de la bouche est généralement déjà très avancé puisque c'est le volume de la tumeur qui est responsable de ces troubles.
  • De même, le volume de la tumeur peut gêner la respiration et provoquer un essoufflement.
  • Dans le même ordre d'idées, les tumeurs particulièrement évoluées peuvent entraîner des douleurs dentaires si elles compriment les maxillaires. Cette douleur n'est inquiétante que si elle s'associe à d'autres symptômes.

Attention : bien que visibles, les premiers signes d’appel du cancer buccal sont négligés dans plus de 60 % des cas, ce qui explique que de nombreux cancers soient diagnostiqués tardivement.

Traitement des cancers de la bouche

S'ils sont pris en charge précocement, à un stade peu avancé, les cancers de la bouche ont de bons pronostics. De façon plus générale, les chances de survie dépendent essentiellement de la taille de la tumeur, de sa localisation et de son étendue (touche-t-elle ou non les ganglions lymphatiques et a-t-elle ou non métastasé ?). L'état de santé générale du patient et son âge sont également des facteurs à prendre en compte.

Le traitement combine généralement la chirurgie et la radiothérapie bien que d'autres méthodes puissent être employées.

Tumeurs de faible importance

Pour les tumeurs de faible importance on procède :

  • soit à une ablation chirurgicale ;
  • soit à des séances de radiothérapie seules ou en complément de la chirurgie ;
  • soit à une curiethérapie (radiothérapie interne) en plaçant des aiguilles ou des fils radioactifs directement au sein de la tumeur.

Il est également possible d'avoir recours à la thérapie photodynamique. Cette technique consiste à prendre un médicament qui rend les tissus plus sensibles à la luminothérapie. Un laser est ensuite utilisé pour éliminer les cellules cancéreuses.

Tumeurs volumineuses

Les tumeurs volumineuses sont elles aussi opérées :

  • Si le plancher buccal est touché, on procède à une mandibulectomie (ablation du maxillaire inférieur) suivie d'un curage ganglionnaire et d’une radiothérapie.
  • Si la muqueuse buccale et la face interne de la joue sont touchées, l'intervention chirurgicale vise à retirer les tissus mous et les os touchés et une radiothérapie complémentaire est programmée.

Dans tous les cas, ces lourdes interventions nécessitent une chirurgie réparatrice afin de recréer les régions opérées. Ce tissu supplémentaire provient généralement d'autres parties du corps (poitrine, avant-bras, abdomen, cuisses).

Une chimiothérapie à base de cisplatine peut également être entreprise afin de bloquer la multiplication de cellules tumorales. En cas de cancer de la bouche de stade avancé il est également possible de mettre en place une immunothérapie en utilisant des anticorps monoclonaux, notamment le cétuximab. Ce traitement est associé à la radiothérapie ou à la chimiothérapie.

À noter : suite au traitement des tumeurs de la cavité buccale, environ 30 % des patients rechutent. Chez les patients jeunes, les récidives sont particulièrement fréquentes au niveau des ganglions lymphatiques.

Ces pros peuvent vous aider