
La bouche, les glandes salivaires, le pharynx, le nez, les sinus et le larynx constituent les voies aérodigestives supérieures(VADS). Les cancers des voies aérodigestives supérieures sont relativement fréquents en France puisqu'ils représentent environ 21 000 nouveaux cas par an.
Qu'est-ce que les VADS ?
Les VADS sont les voies aérodigestives supérieures. Cette région de l'organisme regroupe les organes respiratoires et digestifs situés au niveau de la tête et du cou. On distingue :
- Les voies digestives supérieures qui participent à la déglutition et la digestion des aliments :
- la cavité buccale (bouche) avec le palais, le plancher buccal, les lèvres et la langue, les gencives et les joues ;
- les glandes salivaires ;
- les deux premières portions du larynx.
- Les voies aériennes supérieures :
- les fosses nasales (nez), qui communiquent avec les sinus et qui constituent le début du système respiratoire ;
- les sinus ;
- le pharynx, qui représente le carrefour des voies digestives et respiratoires ;
- le larynx (dans lesquelles se trouvent les cordes vocales), qui relie le laryngopharynx à la trachée et dont le rôle est de permettre le passage de l’air vers les poumons ;
- les végétations (placées en arrière des fosses nasales, sur la partie supérieure du pharynx : le nasopharynx) et les amygdales qui jouent un rôle immunitaire.
Toutefois, de façon plus générale on parle de tumeurs des VADS pour désigner les tumeurs qui affectent le nez, la bouche ou la gorge. Quant au terme de « cancer de la gorge », il renvoie en réalité aux cancers du pharynx.
Que désignent les « cancers ORL » ?
Le plus souvent, les cancers affectant la zone de la tête prennent le nom de cancers ORL (pour oto-rhino-laryngés). Néanmoins, par convention, on inclut parmi eux l'ensemble des cancers du système digestif haut et des cancers du système respiratoire haut et notamment les cancers :
- du pharynx ;
- des glandes salivaires ;
- du larynx ;
- des amygdales ;
- de la langue ;
- de la bouche ;
- de la lèvre ;
- du nez ;
- des sinus.
Cancers ORL : les chiffres
90 % des cancers des VADS et des cancers ORL sont des carcinomes épidermoïdes, c'est-à-dire qu'ils touchent les cellules de la couche superficielle d’une muqueuse (muqueuse des fosses nasales, du larynx, voile du palais, etc.). Sur l'ensemble des cancers des VADS, un tiers sont des cancers de la gorge. Ce sont donc de loin les plus fréquents. Les principaux autres cancers des VADS se répartissent de la façon suivante :
- cancers de la bouche : 25 à 30 % des cas (4 677 cas en 2018 dont 66 % chez l’homme) ;
- cancers du larynx : 20 % (3 160 cas en 2018 dont 87 % chez l'homme) ;
- cancers des amygdales : 15 % ;
- cancer des glandes salivaires : 5 % (765 cas en 2018 dont 57 % chez l’homme).
À noter : à eux trois, les cancers de la lèvre, de la bouche et du pharynx ont été responsables de 13 692 nouveaux cas en 2018 dont 73 % chez l'homme.
Ces cancers sont souvent effrayants en raison de leur localisation, mais aussi des lourds effets secondaires des traitements qu'ils imposent. Ces derniers peuvent en effet avoir des retentissements sur :
- l'alimentation, avec une dénutrition qui touche 50 % des malades et une perte de poids chez 40 % des malades du fait des troubles de la déglutition (dysphagie) provoquée par les tumeurs (on retrouve également une anorexie chez 40 % des patients au moment du diagnostic) ;
- la phonation (la parole) – dysphonie ;
- et même la respiration.
C'est pour ces raisons qu'il est essentiel de procéder à un diagnostic précoce de ces tumeurs. Cela permet d'augmenter les chances d'avoir recours à un traitement aux conséquences esthétiques et fonctionnelles réduites.
Bon à savoir : l’immunothérapie concerne les tumeurs récidivantes métastatiques et il permet d’obtenir une « guérison » dans le sens qu’il permet un contrôle durable de la maladie sur plusieurs années. On estime qu’entre 15 et 20 % des patients sont « guéris » grâce à l’immunothérapie (source : Congrès annuel de la Société française d’ORL et de chirurgie de la face et du cou organisé sous forme mixte (présentielle et virtuelle) les 2 et 3 octobre 2021. D'après un entretien avec le Dr Jérôme Fayette, oncologue au Centre Bérard – Lyon).