Le cancer est une maladie grave qui implique de nombreux changements et s'accompagne de frais importants ; heureusement, certaines aides pour les malades du cancer existent et peuvent soulager le patient et sa famille de certains problèmes matériels ou financiers.
Aides dans le cadre du cancer
Des aides existent, profitez-en. Pour cela, il faut connaître les démarches nécessaires pour en bénéficier.
Cancer : quels types d'aides ?
Ces aides portent sur :
- les frais liés aux soins ;
- l'absence de revenus si vous devez cesser de travailler ;
- les interventions d'un aide-soignant ou d'un aide à domicile pour les tâches ménagères, les courses, etc. ;
- les congés si c'est votre enfant qui est malade.
Aide cancer : à qui s'adresser ?
Pour constituer les dossiers nécessaires et fournir les bons documents dans les meilleurs délais, vous pouvez vous faire aider :
- par une assistante sociale : elles peuvent notamment vous recevoir au centre communal d'action sociale (CCAS) de votre commune ou dans les caisses primaires d'assurance maladie (CPAM) ;
- par certains personnels hospitaliers ;
- par des associations de malades qui ont l'habitude de ce genre de situations.
Documents à fournir pour une aide financière
Que vous demandiez de l'aide à une assistante sociale de votre commune, au personnel de l'hôpital ou à tout centre d'action sociale, munissez-vous :
- de votre carte vitale et, au besoin, effectuez sa mise à jour (directement à l'hôpital ou dans les bornes disponibles dans les pharmacies) ;
- de votre carte d'adhérent si vous disposez d'une mutuelle ou d'une complémentaire santé ;
- de votre attestation de Complémentaire santé solidaire (ex-CMU-C, couverture maladie universelle complémentaire) pour le cas où votre carte vitale ne serait pas à jour.
Bon à savoir : le 1er novembre 2019, la CMU-C et l'ACS ont fusionné pour devenir la Complémentaire santé solidaire (article 52 de la loi n° 2018-1203 du 22 décembre 2018 de financement de la sécurité sociale pour 2019). La Complémentaire santé solidaire (CSS) peut être accordée avec ou sans participation financière selon l’âge et le niveau de ressources du bénéficiaire. Depuis le 1er janvier 2022, les bénéficiaires du RSA bénéficient automatiquement de la CSS, sauf opposition expresse (loi n° 2021-1754 du 23 décembre 2021). Depuis le 1er avril 2022, les démarches pour accéder à la CSS sont simplifiées pour les bénéficiaires de l'ASPA qui n'ont plus à remplir la déclaration de ressources (décret n° 2022-565 du 15 avril 2022).
Cancer : aide et prise en charge des soins
Si un cancer vous a été diagnostiqué, les soins relatifs à cette maladie vont être pris en charge à 100 % par l'Assurance maladie. Pour cela, votre médecin traitant établira une demande auprès du médecin-conseil de l'Assurance maladie. Dès que vous aurez votre notification, n'oubliez pas d'en avertir le service des formalités administratives.
Attention toutefois, excepté les tumeurs malignes telles que les lymphomes malins, les myélomes ou les leucémies, le cancer ne fait pas partie des affections de longue durée (ALD) qui entraîne une exonération du ticket modérateur ; seuls les traitements directement liés à votre maladie vous seront remboursés, pas les autres.
Bon à savoir : pour les actes dont le tarif est supérieur ou égal à 120 €, ou ayant un coefficient supérieur ou égal à 60, une participation forfaitaire de 24 € se substitue au ticket modérateur.
Tant que vous n'aurez pas en votre possession la nouvelle carte d'assuré social notifiant que vous bénéficiez de cette prise en charge, vous devrez avancer les frais. Il est bon de s'y préparer car la procédure administrative peut parfois être longue. Par ailleurs, la prise en charge du transport est également réalisée par la caisse de Sécurité sociale.
Pour ce qui est du matériel facultatif comme une perruque par exemple, le remboursement s'effectue à hauteur de 350 € pour une perruque de classe 1 (en fibres synthétiques), soit 100 %, ou à hauteur de 250 € pour une perruque de classe 2 (contenant au moins 30 % de cheveux naturels). Les modalités de prise en charge ont été modifiées par un arrêté du 18 mars 2019. Les prix de vente sont plafonnés à 350 € pour les perruques de classe 1 et à 700 € pour les perruques de classe 2 (décision du 6 mars 2019).
Les personnes ayant été traitées pour un cancer, peuvent se voir prescrire un parcours de soins global à la suite de leur traitement. Ce parcours individualisé en fonction des besoins de la personne comprend le cas échéant un bilan d'activité physique ainsi qu'un bilan et des consultations de suivi nutritionnels et psychologiques (article L. 1415-8 du Code de la santé publique). Ses conditions de prise en charge dans le cadre d'un forfait ont été fixées par un décret n° 2020-1665 du 22 décembre 2020 et par un arrêté du 24 décembre 2020.
Arrêt de travail en cas de cancer : aide et démarches
Lorsqu'on souffre d'un cancer, le traitement engagé nécessite parfois un arrêt de travail. C'est le médecin ou l'oncologue qui fournira le document qu'il vous faudra présenter à votre caisse primaire d'assurance maladie ou à votre organisme de Sécurité sociale. Si vous êtes au chômage, le document est à adresser au Pôle emploi dont vous dépendez.
Dans certaines situations, il est possible d'envisager un mi-temps thérapeutique. La demande doit être faite simultanément auprès de votre médecin et de votre employeur. Pour les personnes âgées de plus de 60 ans, il est possible de demander à prendre sa retraite.
À noter que les conséquences d'un arrêt de travail ne seront pas les mêmes pour tous :
- les artisans, commerçants et salariés agricoles pourront être indemnisés à 50 % de leur salaire pendant trois ans maximum ;
- les fonctionnaires, eux, bénéficieront d'un traitement à taux plein s'ils parviennent à obtenir une ALD ;
- les professionnels libéraux et les exploitants agricoles pourront percevoir des indemnités journalières s'ils ont souscrit à une complémentaire santé (mutuelle) ; dans le cas contraire, ils peuvent demander à toucher le revenu de solidarité active (RSA).
Par ailleurs, tout salarié, dont un ascendant, un descendant ou une personne partageant son domicile fait l'objet de soins palliatifs, a droit à un congé d'accompagnement de trois mois. Pour en bénéficier, le malade doit être atteint d'une maladie qui met en jeu son pronostic vital. Il s'agit d'un congé sans solde qui ne peut pas être refusé par l'employeur.
Les congés pour s'occuper d'un enfant malade
Un cancer de l'enfant nécessite la présence des parents. Pour rester aux côtés de leur enfant, ils peuvent bénéficier du congé enfant malade et du congé de présence parentale.
Par ailleurs, un congé de 5 jours minimum est ouvert à tous les salariés en cas d'annonce de la survenue chez leur enfant d'un handicap, d'un cancer ou d’une pathologie grave et de longue durée ayant un retentissement important sur l’organisation de la vie quotidienne (article 3142-4 du Code du travail institué par la loi n° 2021-1678 du 17 décembre 2021). La liste des pathologies qui ouvrent droit à un congé spécifique est fixée par le décret n° 2023-215 du 27 mars 2023.
Le congé enfant malade
Le congé enfant malade est accordé lorsque l'enfant a moins de 16 ans. Sa durée est généralement de 3 jours par an, ou de 5 jours par an si l’enfant a moins de 1 an ou si le salarié a au moins à charge 3 enfants de moins de 16 ans. Ce congé n'est pas rémunéré.
Des conditions plus favorables (durée et rémunération) peuvent toutefois être prévues par la convention collective applicable à l’entreprise. Pour en bénéficier, il convient de remettre à l'employeur un certificat médical.
Le congé de présence parentale
Les parents d'un enfant atteint d'un cancer peuvent aussi avoir droit au congé de présence parentale (CPP) qui est attribué pour une période maximale de 310 jours ouvrés par enfant et par maladie. Le salarié utilise cette réserve de 310 jours en fonction de ses besoins dans la limite maximale de 3 ans.
Suite au décret n° 2020-470 du 23 avril 2020, le réexamen de la durée prévisible de traitement peut être demandé au médecin qui suit l'enfant à tout moment à compter du dernier mois précédant :
- soit l'échéance de la durée prévisible de traitement initialement fixée ;
- soit l'issue de la durée maximale de 1 an en cas de durée prévisible de traitement supérieure ou égale à 1 an.
Il n'est plus nécessaire de demander le certificat médical tous les 6 mois (article D. 544-2 du Code de la sécurité sociale). L'employeur est obligé d'octroyer le congé de présence parentale.
Pendant ce congé, le parent peut bénéficier de l'allocation journalière de présence parentale (AJPP). Le montant de l'allocation est de 58,59 € par jour en 2022.
Le droit à l'allocation peut être à nouveau ouvert, même au-delà de 3 ans, en cas de rechute ou de récidive, et lorsque la gravité de la pathologie de l’enfant nécessite toujours une présence soutenue et des soins contraignants (article L. 544-3 du Code de la sécurité sociale modifié par la loi n° 2019-180 du 8 mars 2019).
Pour bénéficier de ce congé, il faut :
- adresser la demande à son employeur par courrier recommandé avec accusé de réception ;
- y joindre un certificat médical attestant que l'enfant a besoin de sa présence ;
- faire cette demande au moins deux semaines avant la date de l'arrêt de travail sollicité ;
- transmettre l'attestation de congé de l'employeur à la caisse d'allocations familiales (CAF) accompagnée d'un certificat médical attestant de la gravité de la maladie de l'enfant.
Ce sera ensuite au médecin de l'Assurance maladie d'accepter ou non la demande (sous quinzaine). Pour ne pas avoir de problème administratif, faites part à l'oncologue qui suit votre enfant de cette démarche de façon à ce qu'il constitue un bon dossier.
Bon à savoir : de plus, depuis le 21 juillet 2023, les salariés en congé de présence parentale bénéficient d’une protection contre le licenciement. En effet, un employeur ne peut pas rompre le contrat de travail d'un salarié pendant un congé de présence parentale ni pendant les périodes travaillées si le congé de présence parentale est fractionné ou pris à temps partiel. Toutefois, l'employeur peut rompre le contrat s'il justifie d'une faute grave de l'intéressé ou de son impossibilité de maintenir ce contrat pour un motif étranger à l'état de santé de l'enfant de l'intéressé (loi n° 2023-622 du 19 juillet 2023).
Malades du cancer : aide à domicile
Vivre avec un cancer n'est pas chose facile. Pour venir en aide aux personnes malades qui reviennent chez elles, il y a la possibilité de faire appel à une aide ménagère.
En prenant rendez-vous avec une assistante sociale, vous constituerez un dossier vous permettant de bénéficier de ce service auquel vous pouvez avoir naturellement droit. Par ailleurs, certaines mutuelles prennent en charge ces interventions.
Aussi dans la rubrique :
Vivre avec un cancer
Sommaire
- Comment vivre avec un cancer ?
- Comment gérer la douleur d'un cancer ?
- Prise en charge financière d'un cancer
- Comment trouver de l'aide ?