Les marqueurs tumoraux sont des substances biologiques susceptibles de fournir des renseignements sur la présence et/ou l'évolution d'un cancer.
Toutes les infos dans notre article.
Pour comprendre les marqueurs tumoraux
Une cellule tumorale ne fonctionne pas comme une cellule normale, ce qui rend l'utilisation de marqueurs biologiques tumoraux complexe.
Cellule tumorale
Les cellules cancéreuses répondent à des caractéristiques bien spécifiques :
- elles ne cessent de se diviser ;
- elles n'obéissent pas aux signaux donnés par les cellules normales ;
- elles n'adhèrent pas très bien les unes aux autres et peuvent ainsi migrer vers d'autres parties du corps ;
- elles restent dans un état immature plutôt que de se développer en cellules matures spécialisées dans une fonction d'organe.
Immatures, les cellules tumorales sécrètent de façon anarchique des substances biologiques. La plupart des marqueurs tumoraux sont des substances produites par la tumeur.
Qu'est-ce qu'un marqueur tumoral ?
Un marqueur tumoral correspond à diverses substances dosées dans les liquides biologiques d'un patient cancéreux.
Les fluides biologiques utilisés sont : le sang, les urines, un prélèvement liquidien autre comme le liquide pleural (de la plèvre) ou l'ascite (digestif).
Le marqueur tumoral peut provenir :
- de la cellule cancéreuse elle-même ;
- de cellules saines en réaction au cancer ;
- à la fois de la cellule cancéreuse et d'un autre organe qui en assure habituellement la production : on parle alors de sécrétion ectopique.
Exemple : les hormones comme l'ACTH, la calcitonine, l'ADHet la thyroglobuline sont des hormones physiologiquement présentes dans le sang mais certains cancers du poumon en fabriquent aussi. Elles en sont un marqueur.
Sensibilité et spécificité d'un marqueur tumoral
L'ensemble des caractéristiques d'un marqueur tumoral le rendent plus ou moins sensible et spécifique :
- Les marqueurs tumoraux sont plus ou moins sensibles, c'est-à-dire que pour certains, la fourchette de variation de leur taux est faible. C'est pourquoi le dosage des marqueurs tumoraux doit être fait toujours dans le même laboratoire.
- Ils sont par ailleurs plus ou moins spécifiques de tumeur. En effet, l'augmentation de leur taux peut provenir de différents organes mais aussi de différents contextes.
Exemple : élévation d'un marqueur tumoral peut correspondre à plusieurs types de cancers (le Ca15.3) voir, à un autre contexte que tumoral : inflammation, infection (prostatite et PSA), tabagisme ou autres maladies.
L'interprétation du taux des marqueurs tumoraux nécessite donc l'avis d'un médecin qui en fonction du contexte clinique, saura évaluer la possibilité d'un processus tumoral.
Marqueurs tumoraux : quelles indications donnent-ils ?
Seuls les marqueurs ayant une sensibilité suffisante et une spécificité tumorale pour laquelle on a identifié les causes de variabilité, sont couramment utilisés.
Les protéines onco fœtales sont des protéines habituellement synthétisées par des cellules du fœtus. Certaines sont le signe de tumeur :
- l'ACE ou antigène carcino embryonnaire : très augmenté dans les cancers digestifs, mammaires ou ovariens ;
- l'AFP ou alpha-foeto-protéine : très augmentée au cours du carcinome hépatocellulaire et les tumeurs testiculaires non séminomateuses (tumeurs du sac vitellin).
Les hormones sont des substances chimiques en général de nature protéique. Physiologiquement, elles sont sécrétées par une glande de l'organisme et agissent à distance sur des récepteurs spécifiques d'une cellule cible via la voie sanguine. Il arrive qu'elles soient sécrétées par un cancer :
- l'HCG ou hormone gonado trophique placentaire : augmentée au cours des tumeurs placentaires et testiculaires non séminomateuses (choriocarcinomes) ;
- la thyrocalcitonine : augmentée dans le cadre de cancers médullaires (zone centrale) de la thyroïde ainsi que par des cancers du poumon (sécrétion ectopique).
Certaines cellules cancéreuses sécrètent des enzymes, protéines ayant le rôle de catalyseur de réaction chimique :
- les phosphatases acides prostatiques : élevées lors de la diffusion métastatique de cancer de la prostate ;
- les phosphatases alcalines : retrouvées dans les cas de tumeurs ovariennes ou testiculaires et métastases hépatiques ou osseuses ;
- la LDH ou lactate déshydrogénase : son augmentation est parfois synchrone de lymphome ou de métastases pulmonaires ;
- la NSE ou énolase neurone spécifique : peut être élevée dans les cancers du poumon à petites cellules.
Grâce au développement de la biologie cellulaire et de l'immunologie, on est aujourd'hui capable de reconnaître des petites molécules de la membrane (enveloppe) de certaines cellules cancéreuses nommées antigènes :
- le Ca125, augmenté au cours des cancers de l'ovaire ;
- le Ca15.3 augmenté dans les adénocarcinomes du sein, de l'ovaire et du poumon ;
- le PSA (prostate specific antigen) augmenté au cours des cancers de la prostate.
La plupart de ces marqueurs tumoraux sont utilisés pour le dépistage, le suivi et le pronostic de cancers. Rare sont ceux que l'on utilise à l'étape de diagnostic du cancer : la calcitonine, l'HCG ou béta HCG et l'AFP.