Cancer des testicules

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Homme seul patience Thinkstock

Le cancer des testicules est un cancer rare au même titre que le sarcome d'Ewing, que le liposarcome ou encore que le rhabdomyosarcome, le trophoblastome, les tumeurs des cordes vocales, les tumeurs au cerveau ou les cancers des glandes surrénales, ou encore les cancers du cœur.

Épidémiologie du cancer de testicules

En France, la fréquence du cancer des testicules a augmenté en moyenne de 2,6 % par an entre 1990 et 2018, passant de 4,3 cas/100 000 en 1990 à 8,7 en 2018.

Fréquence du cancer des testicules

En France, le cancer des testicules représente :

  • environ 1 % des cancers ;
  • 2 % des cancers de l'enfant (14 cas chez des enfants de 0 à 14 ans en 2018) ;
  • 5 % des cancers des plus jeunes enfants avec une augmentation de 1,3 % par an.

Son incidence est maximale chez les hommes âgés de 30 à 34 ans pour atteindre une valeur de 30,5 pour 100 000 personnes par an (2 769 nouveaux cas diagnostiqués en France en 2018).

Sources : Maynadié M, Arveux P, Bouvier AM, Woronoff AS, Tillier C, Cariou M, Billot-Grasset A, Chatignoux É, « Estimations régionales et départementales d’incidence et de mortalité par cancers en France, 2007-2016 » et Santé publique France « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 ».

En Europe, le cancer du testicule est particulièrement fréquent au Danemark (quatre fois plus que la Finlande qui, curieusement, semble relativement épargnée).

La survie moyenne est de 96 % à 5 ans sachant qu'elle est de 98 % pour les patients les plus jeunes (25-30 ans) et de 93 % pour les plus âgés (55 ans). Toutefois, les patients qui n'étaient pas décédés durant la première année avaient une survie nette à 5 ans de 99 % pour les plus jeunes, et de 98 % pour les plus âgés. En effet, c'est au cours de la phase initiale de la prise en charge que la probabilité de décès par cancer dans l'année est maximale.

Sujets les plus atteints par le cancer des testicules

Le cancer des testicules constitue le cancer le plus fréquent de l'homme jeune. En effet, ce cancer touche essentiellement les hommes ayant entre 25 et 35 ans (les cancers affectant les adultes de plus de 55 ans ayant plutôt diminué).

En 2018, l'âge médian au diagnostic est de 35 ans. Par ailleurs, les hommes à peau blanche sont de loin les plus concernés par cette tumeur. quoique les statistiques fassent défaut concernant les pays africains et asiatiques en voie de développement.

Causes du cancer du testicule

Le cancer du testicule peut avoir de nombreuses causes et origines. Ses facteurs de risques peuvent être :

  • la génétique (on parle alors de cancer héréditaire) puisque des études ont prouvé que les malformations congénitales, chez les petits garçons, sont associées à une augmentation du risque de cancer du testicule, par exemple :
    • une cryptorchidie (absence d'un testicule ou testicule non descendu),
    • un hypospadias (ouverture de l'urètre à la face inférieure du pénis),
    • une atrophie des testicules ;
  • l'environnement exposition :
  • l'alimentation (le galactose et la graisse du lait pouvant être responsables de troubles endocriniens) et par le surpoids de la mère ;
  • la consommation de tabac ;
  • certains antécédents :
    • cancer de l'autre testicule,
    • infertilité,
    • antécédents familiaux de cancer du testicule.

Caractéristiques et symptômes du cancer des testicules

Généralement, un seul des deux testicules est concerné par le cancer. Par ailleurs, les tumeurs testiculaires des plus jeunes (survenant après la puberté) sont généralement moins malignes que celles des adultes.

Souvent découverte de manière fortuite, par auto-examen (devant un miroir et au sortir du bain étant les meilleurs moments), le cancer des testicules présente les symptômes suivants :

  • Les tumeurs se traduisent par l'apparition d'une masse testiculaire indolore.
  • Cette masse, dont la taille peut atteindre plusieurs centimètres, ne disparaît pas.
  • On retrouve parfois une sensation de lourdeur dans le bas-ventre ou au niveau des bourses.
  • Des douleurs se font parfois ressentir.

Dans le cas de cancers déjà avancés :

  • les ganglions lymphatiques de l'abdomen voire du cou sont gonflés ;
  • un cancer du péritoine s'y associe avec :
    • des douleurs dorsales,
    • une ascite ;
  • des symptômes liés aux organes touchés par des métastases.

Différents types de cancer des testicules

Il existe plusieurs types de cancer des testicules, plus ou moins malins :

  • des tumeurs dites germinales (1 650 cas en 2018 soit 59,6 % des cancers du testicule) :
    • des séminomes, typiques ou classiques sans 80 % des cas, qui touchent les hommes jeunes et qui sont de meilleur pronostic que les autres,
    • des séminomes anaplasiques (10 % des cas, plus agressifs que les précédents) et les séminomes spermatocytaires (diagnostiqués surtout chez les hommes de plus de 50 ans),
    • des carcinomes embryonnaires (3 % des cancers du testicule) qui se développent à partir du tissu embryonnaire,
    • des choriocarcinomes (0,03 % des tumeurs du testicule) qui se développent in utero, à partir du placenta avec d'importants risques de métastases,
    • des tératomes (2,7 % des cancers testiculaires), des tumeurs malignes de mauvais pronostic mais avec peu de risques de métastases,
    • des tumeurs du sac vitellin (2,4 % en moyenne mais le taux est plus élevé chez les enfants) ;
  • des tumeurs non germinales ;
  • des tumeurs mixtes, très fréquentes (association de carcinomes embryonnaire avec tératome, séminome ou tumeur du sac vitellin, le plus souvent).

Des lymphomes du testicule et des sarcomes sont souvent associés au cancer des testicules.

Diagnostiquer un cancer des testicules

Le diagnostic du cancer des testicules est facilement confirmé en réalisant divers examens qui permettront de déterminer l'évolution de la tumeur et le traitement à suivre.

Examens médicaux en cas de cancer des testicules

Un certain nombre d'examens, tous indolores, peuvent être réalisés :

  • un examen clinique pour déterminer la taille de la tumeur (si elle est supérieure à 6 cm, on suppose que le cancer est déjà bien avancé surtout s'il s'agit d'un séminome) ;
  • une échographie pour confirmer la présence d'une tumeur et déterminer sa forme et sa densité ;
  • une biopsie pour déterminer si la tumeur est cancéreuse ;
  • des tests biologiques sanguins pour évaluer les taux :
    • de globules rouges,
    • de globules blancs,
    • d'alanine aminotransférase (ALT) et d'aspartate transaminase (AST) pour déterminer s'il y a une atteinte hépatique ;
  • un dosage des marqueurs tumoraux : plus leur taux est élevé plus les chances que le cancer du testicule soit à un stade avancé est grand ;
  • une radiographie pulmonaire à la recherche d'éventuelles métastases (si c'est le cas, le pronostic est sombre) ;
  • une IRM de l'abdomen et du petit bassin ;
  • une tomodensitométrie (un scanner) ;
  • une scintigraphie osseuse (radiographie du squelette).

Stades du cancer des testicules

Les résultats permettent d'établir une classification TNM puis de déterminer le stade du cancer :

  • stade I : le cancer se limite au testicule ;
  • stade II : le cancer affecte les ganglions lymphatiques de l'abdomen ;
  • stade III : le cancer s'est propagé et a entraîné la formation de métastases et le taux de marqueurs tumoraux est élevé.

Cancer du testicule : des traitements efficaces

Plusieurs traitements peuvent être envisagés :

  • Les traitements de chimiothérapie aujourd'hui employés permettent de guérir 80 % des malades (avec des risques de stérilité et de nombreux effets secondaires néanmoins). Toutefois, les rechutes jusqu'à 25 ans après s'observent dans environ 4 % des cas, souvent sur le testicule qui avait été épargné la première fois.
  • Une radiothérapie peut aussi être envisagée (avec des risques de troubles de l'érection et d'importants effets secondaires).
  • Une orchidectomie (ablation du testicule) est souvent de mise pour empêcher la propagation des cellules cancéreuses. Pour des raisons esthétiques, un implant testiculaire peut être proposé après la chirurgie. En France, ce type d'intervention concerne environ 7 personnes sur 100 000.

Le suivi par un oncologue est souvent nécessaire, même une fois le traitement du cancer terminé. Néanmoins, le taux de mortalité est très faible, malgré la multiplication de nouveaux cas (86 décès en France en 2018).

Attention : les hommes ayant eu un cancer du testicule semblent présenter davantage de risques de développer d'autres cancers et une leucémie.

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