Dépistage cancer

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Un médecin en consultation Thinkstock

Le dépistage des cancers aide à détecter rapidement des lésions cancéreuses ou précancéreuses ou à s'assurer qu'il n'y en a pas. Ces examens sont gratuits ou remboursés par l'Assurance maladie. Parlez-en à votre médecin.

Intérêt du dépistage des cancers

Grâce au dépistage, certaines tumeurs peuvent être découvertes avant même que des symptômes de cancer ne fassent leur apparition. C'est d'ailleurs le but du dépistage : mettre en évidence un cancer par un examen systématique avant l'apparition des premiers signes du cancer. Cela est essentiel car un cancer rapidement décelé sera mieux soigné et les chances de guérison augmentées.

Il peut soit s'agir de dépistages systématiques, comme c'est par exemple le cas pour les cancers du côlon ou du sein, soit de dépistages plus personnalisés en fonction des facteurs de risque, comme le dépistage des cancers de la peau.

Cela permet donc une prise en charge précoce ce qui est fondamental pour :

  • limiter les douleurs du cancer ;
  • obtenir de bons résultats thérapeutiques ;
  • limiter les séquelles et les risques de récidives.

Le dépistage du cancer en pratique

L'examen de dépistage des cancers dépend beaucoup de leur nature. En effet, l'approche ne sera pas tout à fait la même selon qu'on cherche à déterminer la présence d'un cancer du côlon ou d'un mélanome par exemple.

Déroulement d'un examen de dépistage du cancer

Lors d'une consultation de dépistage, le médecin procède à divers examens :

  • Il évalue le niveau de risque pour le patient de développer tel ou tel cancer. Il s'appuie pour cela sur les antécédents médicaux et familiaux, sur les éventuels facteurs, afin de déterminer, dans un premier temps, le risque de cancer génétique.
  • Le thérapeute évalue ensuite la présence (ou l'absence) de symptômes, surtout s'ils sont nouveaux et inexpliqués.
  • Des tests spécifiques sont pratiqués :
    • examens radiologiques ;
    • étude biologique d'un prélèvement de cellules ;
    • palpations, etc.

Bon à savoir : en cas de test génétiques, l'assuré n'est pas obligé de les mentionner lorsqu'il souscrit une assurance décès invalidité (article L. 1141-1 du Code de la santé publique et Cass. 2e civ., 31 août 2022, n° 20-22.317).

Exemples d'examen de dépistage du cancer

Chaque cancer engendre des symptômes particuliers, en plus d'une fatigue et d'un état général moyen. Selon le type de cancer suspecté, les questions et les procédés d'auscultation diffèrent :

  • Pour le dépistage du cancer du côlon, le médecin cherchera à savoir si le patient présente des troubles digestifs, s'il retrouve du sang dans ses selles et si, dans sa famille, des personnes ont déjà eu des polypes.
  • En revanche, si le médecin cherche à dépister un cancer de la peau, il procédera à un examen complet de la peau à la recherche de taches suspectes et il les étudiera à l'aide d'un dermoscope (outil spécial permettant d'observer le derme).

Dépistages systématiques

Certains cancers font l'objet d'un dépistage systématique. On parle de « dépistage de masse ». Ils interviennent dans le cadre de campagnes prenant en charge toutes les personnes qui peuvent en bénéficier.

À noter : le cancer du poumon ne bénéficie pas d'un dépistage systématique en raison de sa rapide évolution. Il n'est utile que pour surveiller les patients fumeurs.

Dépistage du cancer du sein

Le dépistage pour le cancer du sein intervient généralement à partir de 50 ans. Il a lieu tous les deux ans chez les femmes ayant entre 50 et 74 ans (il s'agit d'un examen gratuit qui se révèle surtout efficace entre 50 et 69 ans) ce qui représente 3 720 000 mammographies à réaliser chaque année en France. Grâce à la pratique de ce dépistage après 50 ans, on estime que la mortalité due au cancer du sein a diminué de 30 %.

Il peut également être effectué à partir de 40 ans, en particulier chez les femmes qui présentent des antécédents familiaux de cancer du sein avant l'âge de 50 ans (et a fortiori si une mutation génétique a été identifiée). Chez ces personnes, l'examen clinique (mammographie, échographie et IRM) a lieu tous les six mois.

Depuis le 1er septembre 2016, le dépistage est pris en charge à 100 % pour les femmes les plus à risque (antécédents familiaux ou personnels), quel que soit leur âge.

Dès 25 ans, il est recommandé de faire effectuer tous les ans, par un professionnel de santé, un examen des seins (palpation).

Bon à savoir : depuis le 1er janvier 2018, l'Assurance maladie prend en charge à 100 % une consultation unique de prévention des cancers du sein pour les femmes de 25 ans (loi de financement de la Sécurité sociale 2018).

Dépistage du cancer du col de l'utérus

La Haute Autorité de santé (HAS) a actualisé ses recommandations concernant le dépistage du cancer du col de l'utérus. Chez les femmes de plus de 30 ans, le test HPV (test moléculaire) est désormais indiqué en première intention. Dans cette population, la HAS le juge « nettement plus efficace [que l’examen cytologique par frottis] pour réduire l'incidence du cancer du col de l'utérus » (en effet, sa sensibilité avoisine les 100 %).

De plus, du fait d’une très bonne valeur prédictive négative, l’intervalle entre deux dépistages passe de 3 à 5 ans.

Bon à savoir : le test HPV présente également l'avantage de pouvoir être réalisé par auto-prélèvement vaginal ce qui pourrait permettre de toucher les femmes qui « ne se font pas dépister régulièrement ou qui sont éloignées du système de soins ».

En ce qui concerne les femmes de moins de 30 ans, elles pourront continuer à bénéficier d’un frottis utérin (test cytologique, qui recherche les cellules anormales mais qui est susceptible de passer à côté de certaines lésions) tous les trois ans.

Ces deux tests sont pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie sans avance de frais dans le cadre du dépistage du cancer du col de l'utérus. Chez les femmes de plus de 30 ans, le test HPV est remboursé depuis le 1er avril 2020.

Dépistage du cancer du côlon

Le dépistage organisé des cancers du côlon s'adresse aux personnes ayant cette fois encore entre 50 et 74 ans. Le test réalisé (test Hemoccult II® qui révèle la présence de sang dans les selles) est renouvelé tous les deux ans et il concerne 8 millions de personnes en France. En cas de test positif, une endoscopie est nécessaire pour affirmer ou non la présence d'un cancer ou de polypes. Ce test n'est fiable qu'à 50 % mais il permet malgré tout de réduire d'environ 18 % la mortalité du cancer du côlon.

Afin d’inciter la population à effectuer ce test, un arrêté du 1er octobre 2020 prévoit une expérimentation sur 36 mois, consistant en l'envoi postal à domicile du kit de dépistage du cancer colorectal, dès l'invitation, et sans commande préalable. En outre, depuis le 1er mars 2022, les personnes de 50 à 74 ans concernées par le programme national de dépistage du cancer colorectal peuvent commander leur kit de dépistage en ligne et le recevoir chez elles.

Chez les personnes à risque (antécédents familiaux de cancer colorectal chez un parent du premier degré), une coloscopie est réalisée tous les cinq ans dès l'âge de 40 ans.

Dépistage du cancer de la prostate

Le dépistage du cancer de la prostate est proposé aux hommes ayant entre 50 et 75 ans. Chez les hommes présentant des prédispositions familiales, il est proposé dès l'âge de 45 ans. Il consiste à réaliser un toucher rectal permettant de palper les contours de la prostate.

Il ne s'agit pas d'un dépistage organisé de façon systématique, en raison d'une controverse selon laquelle le dépistage de ce type de tumeur favoriserait le diagnostic de tumeurs bénignes sans gravité. De fait, les patients auraient reçu des traitements invasifs (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, etc.) alors que ceux-ci étaient inutiles.

Dépistage des cancers de la peau

Le dépistage des cancers de la peau (mélanomes) peut se faire chaque année à l'occasion de la Journée nationale de dépistage des cancers de la peau organisée au mois de mai dans toute la France. Le dépistage est anonyme et gratuit.

Pour les personnes à risque, il est recommandé de consulter un dermatologue dès qu'un grain de beauté change d'aspect ou qu'une lésion suspecte fait son apparition. Le suivi des personnes à risque doit être régulier.

Dépistage du cancer du col de l'utérus

Le dépistage du cancer du col de l'utérus est indiqué une première fois entre 14 et 23 ans (à partir des premiers rapports sexuels) puis chez les femmes ayant entre 25 et 65 ans à raison d'une fois tous les trois ans (si les deux premiers examens, réalisés à un an d'intervalle, n'ont rien révélé d'anormal), y compris celles vaccinées contre les papillomavirus humains (HPV).

Il représente l'étude de 5 millions de frottis cervico-vaginaux chaque année en France alors que seulement 60 % des femmes participent régulièrement à ce dépistage. S'il était régulier, il permettrait d'éviter près de 90 % des décès par cancer du col (3 000 femmes sont touchées chaque année en France).

Bon à savoir : ce dépistage est un examen pris en charge par l'Assurance maladie à hauteur de 70 % sur la base du tarif conventionnel, le reste pouvant être remboursé par une complémentaire santé. Par ailleurs, pour les femmes de 25 ans, la prise en charge à 100 % par l'Assurance maladie de la consultation unique de prévention du cancer du sein concerne également celle du col de l’utérus.

Une méthode de dépistage récente : l’ISET

En l’absence de symptômes, le diagnostic de cancer intervient bien souvent trop tardivement. Une détection rapide est pourtant essentielle pour le combattre efficacement. C’est ce qui est devenu possible avec le test ISET (pour isolement par la taille des cellules tumorales).

Objectif

L’équipe du professeur Patrizia Paterlini-Bréchot a mis au point, après 20 ans de recherches, l’ISET, une technique de dépistage permettant de repérer un cancer à partir d’une simple prise de sang. Mieux encore, cette nouvelle méthode permet de détecter certains cancers bien avant qu’on puisse les observer par imagerie médicale.

Cette recherche peut théoriquement être faite à l’occasion d’une simple prise de sang et donc permettre de détecter très précocement un cancer ; presque un examen de routine !

Mode d’action

Sur le papier, la technique est assez simple : les cellules cancéreuses étant plus grosses que les saines, il s’agit de repérer les cellules tumorales circulantes dans le sang, en les filtrant par leur taille comme dans un tamis.

Bon à savoir : grâce à la technique mise au point on parvient à trier une cellule tumorale dans 10 ml de sang, c'est-à-dire mélangée à 100 millions de globules blancs et 50 milliards de globules rouges !

Dépistage du cancer par prise de sang : intérêts majeurs

Cette méthode permet non seulement de détecter les cancers avant même l’apparition des symptômes, mais également de s’assurer qu’il n’y a pas de récidive chez des patients en phase de rémission. De plus, grâce à elle, on peut mieux adapter les traitements en fonction de chaque patient.

À noter : il n’existe pas encore de protéine marqueur d’organe pour tous les types de cancers.

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