Glioblastome

Sommaire

Patiente dans un hopital

Le glioblastome est une maladie assez rare (3 481 cas en 218 – soit 3,22/100.000 habitants – dont 58 % chez l'homme). Elle touche majoritairement les adultes ayant entre 55 et 80 ans. Il s'agit d'une maladie grave : le glioblastome est un cancer du cerveau dont le taux de survie est un des plus faibles parmi tous les cancers.

Explications dans notre article.

Glioblastome : qu'est-ce que c'est ?

Le glioblastome est la tumeur primitive du cerveau la plus fréquente et la plus agressive. Néanmoins, toutes les tumeurs intracrâniennes ne sont pas des glioblastomes :

  • Le glioblastome représente 15 à 20 % des tumeurs du cerveau et 30 % de l’ensemble des tumeurs du système nerveux central.
  • Il existe une grande variété de tumeurs du cerveau, certaines sont malignes (cancer) et d'autres bénignes.
  • L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini des degrés de malignité pour ces tumeurs, de I à VI. Le glioblastome correspond à un stade VI : il s'agit d'un cancer.
  • Il s'agit d'une dégénérescence des cellules appelées astrocytaires qui ont un rôle de soutien des neurones.

Symptômes du glioblastome

Certains signes cliniques évocateurs d'un processus expansif intracrânien mèneront à des examens complémentaires spécifiques permettant de poser le diagnostic de glioblastome.

La symptomatologie d'un glioblastome est la même que pour toute tumeur ou lésion entraînant une augmentation de la pression intracrânienne :

  • maux de tête, vomissements ;
  • confusion, fatigue ;
  • engourdissements des membres ;
  • vertiges et perte d'équilibre ;
  • épilepsie.

Diagnostic du glioblastome : examens à réaliser

Bien souvent, c'est le médecin généraliste ou l'urgentiste qui, ayant évoqué le diagnostic, prescriront les examens suivants couplés à une consultation avec un spécialiste (neurologues et neurochirurgiens) :

  • Scanner cérébral avec et sans injection de produit de contraste : cet examen permet de visualiser la tumeur, de décrire son aspect et d'avoir une idée de la qualité des vaisseaux qui l'irriguent.
  • IRM avec et sans injection de produit de contraste : cet examen a le même objectif que le scanner mais il est un peu plus performant.
  • Électroencéphalogramme (EEG) permettant de mettre en évidence une épilepsie secondaire à la présence de la tumeur.
  • Prise de sang afin d'évaluer le retentissement de la maladie sur le reste des paramètres vitaux.

L’âge médian au diagnostic est de 65 ans chez l’homme et de 67 ans chez la femme en 2018.

À noter : le suivi d'un glioblastome nécessite plusieurs spécialistes dont un oncologue (spécialiste des cancers) et un neurochirurgien. L'ensemble du suivi est coordonné par le médecin traitant ou le pédiatre s'il s'agit d'un enfant.

Biopsie tumorale et RCP

Biopsie tumorale et RCP (réunion de concertation pluridisciplinaire) sont deux événements primordiaux dans la prise en charge d'un glioblastome.

Biopsie tumorale

Les examens d'imagerie permettent de se faire une idée sur le type de tumeur visualisée mais seul un prélèvement de la tumeur, une biopsie, permettra d'en apporter la preuve :

  • Réalisée au bloc opératoire et sous anesthésie générale, il s'agit d'une intervention de courte durée dont les risques opératoires sont faibles.
  • Le prélèvement est envoyé au laboratoire où l'anatomopathologiste (spécialiste des tissus du corps humain) sera en mesure de déterminer le type de tumeur.

RCP

Selon le résultat de la biopsie tumorale et avec l'ensemble des examens réalisés, les différents médecins spécialistes décideront du plan de soins le meilleur à proposer au patient au cours d'une réunion appelée RCP pour réunion de concertation pluridisciplinaire. Les questions posées en RCP sont les suivantes :

  • La tumeur est-elle opérable ?
  • Va-t-on faire de la radiothérapie ?
  • Quel protocole de chimiothérapie peut-on proposer ?
  • Quelle est l'espérance de vie et la qualité de vie qu'il est possible d'offrir au patient ?
  • Organisation du protocole de suivi et du soutien de la personne malade (suivi psychologique et association de patients).

Bon à savoir : chimiothérapie et radiothérapie réalisées avant l'opération permettent de réduire le volume de la tumeur, il est alors plus facile pour le chirurgien d'en retirer le maximum.

Traitement du glioblastome

Une fois le diagnostic posé, la personne malade choisit un médecin référent avec qui il validera le plan de soin prévu en réunion de concertation pluridisciplinaire.

  • La chimiothérapie est administrée par voie orale ou intraveineuse sous forme de cycles ou « cures » orchestrés par l'oncologue (en principe, 6 cycles de traitement par témozolomide).
  • La radiothérapie s'organise de la même façon.
  • Chimiothérapie et radiothérapie sont des traitements lourds entraînant fatigue, altération de l'état général, vomissements, perte de cheveux...
  • Lorsqu'elle est possible, la chirurgie est un facteur de bon pronostic.
  • La thérapie photodynamique (mise en contact de la tumeur avec une molécule toxique photosensible qui s'activera une fois exposée à une lumière spécifique) est également envisageable.
  • Le suivi psychologique et l'aide au patient par les associations est un élément primordial de la prise en charge.
  • Encore expérimental, le traitement par l’immunothérapie est très prometteur. Cette approche consiste à « reprogrammer » les lymphocytes T du patient de façon à ce qu’ils soient capables de détecter les cellules tumorales et de les cibler tout en épargnant les cellules saines.

Après la première ligne de traitement, la survie moyenne sans progression est de 7,8 mois et la survie globale de 19,8 mois.

Bon à savoir : en termes de traitement naturel de soutien, privilégiez la scutellaire du lac Baïkal (Scutellaria baicalensis).

Mais les récidives sont extrêmement fréquentes (généralement 100 % des cas). Le délai avant récidive est :

  • inférieur à 6 mois pour 62 % des patients (la résection complète de la tumeur n'a pas toujours été possible chez ces patients et le traitement par témozolomide est souvent plus court) ;
  • intermédiaire (7 à 17 mois) pour 25 % d'entre eux ;
  • long (plus de 18 mois) pour les 13 % restants.

Le second traitement consiste dans ces cas en :

  • une nouvelle opération dans 20 % des cas ;
  • une nouvelle radiothérapie pour 3,6 % des patients ;
  • un traitement intratumoral composé d’un implant de carmustine (Gliadel®) pour 7,7 % des patients ;
  • 60 % des patients ont bénéficié d'un traitement systémique seul : retraitement par témozolomide, une nitrosurée (principalement de la lomustine) en monothérapie, et du bévacizumab seul, ou un traitement combiné à base de témozolomide, nitrosurée ou irinotécan.

Après la seconde ligne de traitement, la survie moyenne sans progression est de 5,5 mois et la survie globale moyenne de 9,9 mois (plus le délai avant récidive est long, plus la survie ans progression est bonne).

À noter : un arrêté du 30 novembre 2020 autorise l’expérimentation de suivi à domicile des patients sous anticancéreux oraux sur 45 sites en France. Ce suivi se fait selon six étapes : prescription, accompagnement éducatif, primo-dispensation, renouvellement et délivrance, télé-suivi du patient.

Pour aller plus loin :

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