Cancer de la langue

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cancer de la bouche Thinkstock

Les cancers de la langue sont des cancers facilement repérables puisque la langue est un organe en grande partie visible. Il s'agit de cancers relativement fréquents en France puisqu'ils touchent chaque année entre 2 000 et 2 500 personnes, essentiellement des hommes (85 % des cas).

Les cancers de la langue font partie des cancers des VADS au même titre que les cancers du pharynx, des glandes salivaires, du larynx, des amygdales, de la langue, de la bouche, de la lèvre, du nez et des sinus.

Cancers de la langue : quelques chiffres

Les cancers de la partie mobile de la langue représentent 30 % des cancers de la bouche tandis que les cancers de la base de la langue représentent 20 % des cancers de l'oropharynx. L'âge moyen au moment du diagnostic est de 55 ans.

Les cancers de la base de la langue, rares, sont favorisés par une infection par papillomavirus (le virus HPV va s’installer dans les tissus lymphoïdes et c’est pourquoi ce sont principalement et quasi exclusivement l’amygdale et la base de langue riche en tissu lymphoïde qui sont touchées). Toutefois, de façon générale, les cancers de la langue sont dus à une mauvaise hygiène bucco-dentaire ou à une consommation excessive de tabac et d'alcool. En effet, cette association augmente les risques de cancer de la langue de 85 %.

Symptômes des cancers de la langue

Les cancers de la langue touchent dans 85 % des cas la partie mobile de la langue (excepté le bout) à sa partie supérieure, inférieure ou sur ses bords (75 % des cas). Ceux qui affectent la base et l'arrière de la langue sont beaucoup plus rares. Ce cancer se traduit par divers symptômes.

  • Une lésion de la langue (qui peut être confondue avec un aphte mais qui ne guérit pas) découverte de façon fortuite à l'occasion d'une visite chez le dentiste par exemple ; généralement ce type de blessure est sensible et saigne au contact.
  • On peut aussi observer une ulcération irrégulière, dure et/ou bourgeonnante ou des lésions précancéreuses se présentant sous forme de lésions blanchâtres de la muqueuse.
  • Une gêne lorsqu'on mange, lorsqu'on avale (avec des fausses-routes facilitées) ou tout simplement lorsque la langue bouge, notamment pour prononcer certains sons.
  • Une sensation de picotements particulièrement accentués en cas de consommation d'alcool ou d'aliments acides ou piquants.
  • Des douleurs à l'oreille, du même côté que la tumeur, initialement de façon intermittente puis peu à peu de manière de plus en plus constante.
  • Un gonflement des ganglions du cou, du côté de la tumeur.
  • Une mauvaise haleine, notamment lorsque la tumeur a atteint un stade avancé.

Néanmoins, les cancers de la langue sont souvent peu symptomatiques dans leurs débuts et environ 50 % des malades présentent une tumeur déjà évoluée au moment du diagnostic.

Quels que soient les symptômes, seule une biopsie pourra confirmer le diagnostic de cancer. Elle peut être accompagnée d'une fibroscopie qui permettra de s'assurer qu'il n'y a pas de cancer des voies aérodigestives supérieures associé.

À noter : dans 25 % des cas de cancers de la langue on retrouve des métastases pulmonaires, hépatiques et/ou osseuses.

Traitements du cancer de la langue

Avant tout traitement du cancer proprement dit, il est nécessaire de procéder à l'ablation des dents abîmées et au traitement des dents cariées. Une fois cela fait, on peut utiliser seules ou combinées la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. La décision s'effectue en tenant compte :

  • du siège de la tumeur (partie mobile de la langue ou base) ;
  • de sa taille ;
  • de l'atteinte ou non des ganglions du cou.

Approche chirurgicale

Le traitement chirurgical consiste à découper la tumeur. Le chirurgien pourra être amené à reconstruire une partie de la langue en utilisant des tissus pris au niveau du cou. Il faut également très souvent procéder au curage ganglionnaire.

Cette intervention sera suivie d'une chirurgie reconstructrice et généralement complétée par une radiothérapie adjuvante.

Radiothérapie

La radiothérapie proposée dans le cadre du traitement du cancer de la langue est essentiellement une radiothérapie externe. Elle consiste à irradier la tumeur elle-même, ainsi que les aires ganglionnaires voisines. Les doses utilisées sont comprises entre 65 et 75 Gy (grays, unité de dose de radiations) réparties sur une période de 6 semaines.

De façon plus exceptionnelle, on peut avoir recours à la radiothérapie interne (curiethérapie avec de l'Iridium 192), soit de façon isolée, soit en complément de l'irradiation externe.

Chimiothérapie

La chimiothérapie n'est que rarement utilisée dans le cadre du traitement du cancer de la langue. Tout au plus est-elle employée en cas de cancer de stade particulièrement avancé. Les agents chimiothérapeutiques jugés les plus efficaces sont le cisplatine et le 5-fluorouracile (5-FU) qui est à base defluoropyrimidines.

Bon à savoir : l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a modifié les conditions de délivrance du 5-FU qui peut être à l'origine de toxicités sévères chez les patients présentant un déficit en DPD (enzymes nécessaires à l'élimination des fluoropyrimidines).

Il est également possible de mettre en place une thérapie ciblée (immunothérapie) en utilisant des anticorps monoclonaux, notamment le cétuximab. Ce traitement peut être associé à la radiothérapie dans les tumeurs localement avancées lorsque la chirurgie n'est pas envisageable.

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