Les causes d'un cancer et les moyens pour l'éviter ne sont pas parfaitement connus et mobilisent les chercheurs depuis de nombreuses années.
D'après plusieurs études menées depuis les années 1960, il semblerait qu'il y ait un lien entre le déficit en vitamine D et l'apparition de certains cancers, en particulier le cancer colorectal, le cancer du sein et le cancer de la prostate. Le point.
Cancer : bienfaits du soleil et de la vitamine D
Vitamine D et soleil : quelle importance ?
La vitamine D est indispensable à l'organisme humain pour son maintien en bonne santé. On la trouve dans l'alimentation, mais la plus grande partie de son apport est due à sa synthèse par l'organisme lui-même après une exposition aux rayons ultraviolets du soleil.
Les insuffisances en vitamines D (taux sérique inférieur à 30 nanogrammes par millilitre ou 75 nanomoles par litre) concernent 75 à 80 % des Français et sont souvent liées à un manque de soleil. On estime aujourd'hui qu'une exposition quotidienne de quelques minutes peut apporter jusqu'à 90 % des besoins en vitamine D.
Soleil : influence sur les cancers
Depuis 1980, des études statistiques d'observation des cancers ont montré que leur fréquence est plus ou moins élevée selon les régions : les cas de cancer (à l'exception du cancer de la peau et du poumon) sont plus fréquents dans les zones les moins ensoleillées et leur nombre s'accroît en fonction de l'augmentation de la latitude où ils sont observés.
En 2009, une équipe de chercheurs américains a démontré que les périodes de couverture nuageuse bloquant les rayons ultraviolets favorisent le risque de survenue d'un cancer du sein.
Rapport entre la vitamine D et le cancer
Suite à ces observations, les chercheurs ont conclu que l'exposition modérée au soleil, qui permet la synthèse de la vitamine D, pouvait avoir un effet bénéfique sur la prévention et l'évolution de certains cancers.
Depuis ces constatations, les recherches se multiplient pour apporter des preuves scientifiques des bienfaits de la vitamine D pour lutter contre ces cancers, en particulier ceux du côlon, du sein et de la prostate. Par ailleurs, de plus en plus de chercheurs prouvent l’efficacité de cette vitamine pour prévenir les risques de mortalité liée au cancer.
Cancer et vitamine D : résultats des recherches
Des essais expérimentaux in vitro et sur des souris tendent à prouver que la vitamine D diminue la prolifération de plusieurs types de cellules tumorales.
On suppose que les métabolites de la vitamine D activent une protéine qui bloque la division des cellules agressives du cancer et ralentit leur progression en réduisant la formation de vaisseaux sanguins qui alimentent les tumeurs.
Aucune preuve scientifique n'est clairement établie de nos jours. Cependant la synthèse des études épidémiologiques menées dans de nombreux pays a permis aux experts de tirer des conclusions concernant l'action préventive anticancéreuse de la vitamine D :
- La consommation ou les concentrations sanguines élevées de vitamine D sont associées à une diminution du risque de cancer colorectal.
- Le risque de cancer du sein semble également accru en cas de taux sérique insuffisant.
- L’évolution du cancer de la prostate serait aggravée par ce déficit. Inversement, une étude de 2005 indique que les hommes dont le taux sérique de vitamine D est élevé présenteraient deux fois moins de risques de développer une forme agressive du cancer de la prostate que ceux qui en ont un taux plus faible. De même, une étude réalisée en 2016 révèle que les hommes dont le taux sérique de vitamine D est élevé ont sept fois moins de risques de mourir d’un cancer de la prostate.
- Des taux bas de vitamine D circulante augmentent le risque de mortalité due à la maladie chez les patients ayant des antécédents de cancer.
D'autres études sont en cours pour approfondir ce sujet. La dernière en date, publiée en 2017, indique que, s’il est impossible d’éliminer formellement l’existence d’un effet de faible amplitude, les résultats sont insuffisants pour recommander une supplémentation en vitamine D comme stratégie de prévention primaire du cancer. Néanmoins, une méta-analyse plus récente encore estime qu’une supplémentation en vitamine D3 pendant trois ans minimum permettrait de réduire les risques de mourir de cancer de 16 % (source : Yu Zhang, Fang Fang and al., « Association between vitamin D supplementation and mortality: systematic review and meta-analysis », BMJ 2019).
Bon à savoir : aujourd'hui, de nombreux experts considèrent que les apports nutritionnels conseillés pour la vitamine D sont trop bas, et ils recommandent une supplémentation médicamenteuse aux personnes déficitaires à chaque fois que l’exposition solaire est insuffisante (il faut se supplémenter en vitamine D, associée à de la K2, parce que c’est nécessaire à l’immunité). Un avis médical est toutefois nécessaire pour éviter le surdosage.