Le cancer du pénis est une pathologie peu fréquente, survenant chez l’homme autour de 60 ans. En Occident, l'incidence du cancer du pénis est de 0,7 cas sur 100 000 personnes par an. On estime à 449 le nombre de nouveaux cas de cancers du pénis en France métropolitaine en 2018.
Le point dans notre article.
Cancer du pénis : qu'est-ce que c'est ?
La lésion initiale est le plus souvent bourgeonnante ou ulcéreuse (creusée) située au niveau du gland, voire du prépuce.
Anatomie du pénis
Le pénis appartient à l’appareil génital masculin. Il a une double fonction : urinaire et sexuelle.
Schématiquement, le pénis contient dans toute sa longueur :
- deux corps caverneux permettant l’érection et ainsi l’acte sexuel ;
- le corps spongieux, entourant le canal urinaire appelé urètre.
À l’extrémité du pénis se trouve le gland, recouvert d’un excédent de peau : le prépuce.
Différents types de cancer
Le cancer du pénis peut se développer au dépend de la peau ou bien des tissus internes du pénis : il s'agit du carcinome épidermoïde.
Plus rarement, il peut s'agir de : carcinome basocellulaire, mélanome.
Certains facteurs prédisposent au développement d’un cancer du pénis :
- défaut d’hygiène ;
- phimosis (le phimosis correspond à un rétrécissement de l’extrémité du prépuce qui empêche de décalotter le gland) ;
- maladie dermatologique du gland ou du prépuce pouvant se cancériser secondairement comme un grain de beauté par exemple ;
- infection par le HPV (virus du papillome humain).
Le recours à des soins réguliers d’hygiène, avec décalottage systématique, reste la meilleure des préventions.
Prise en charge du cancer du pénis
Il existe un important retard diagnostic entre l’apparition initiale de la lésion et la première consultation spécialisée.
Diagnostic
Le diagnostic d’une lésion pré-cancéreuse est difficile, imposant systématiquement une consultation dermatologique spécialisée et une biopsie (prélèvement) afin de réaliser un examen anatomo-pathologique.
À ses débuts, la lésion est indolore. Certains signes peuvent alerter :
- tache rouge au niveau du gland, persistante malgré une hygiène correcte ;
- décallotage impossible.
Les signes cliniques apparaissent au cours de l’évolution de la tumeur :
- brûlures ;
- démangeaisons ;
- saignement au contact ;
- augmentation de volume du gland, parfois masquée par un phimosis ;
- les signes urinaires sont rares.
L’évolution du cancer du pénis est progressive, sur plusieurs mois. L’extension est d’abord locale puis régionale.
Rarement, le cancer du pénis atteint le stade métastatique : les amas de cellules cancéreuses migratrices rejoignent les relais ganglionnaires inguinaux puis pelviens.
À noter : l’âge médian au diagnostic est de 71 ans.
Traitement
La prise en charge d’un cancer du pénis nécessite un suivi pluri-disciplinaire par un spécialiste dermatologue ou urologue et un oncologue.
Certains examens permettent d’évaluer le stade du cancer :
- IRM ou échographie pénienne : confirmer une extension à l’albuginée (membrane des corps caverneux) ;
- scanner, IRM ou scintigraphie régionale : dépister les éventuelles métastases.
Le traitement du cancer du pénis repose sur deux principes :
- curithérapie (équivalent à la radiothérapie) pour les tumeurs de petite taille ;
- chirurgie : circoncision, amputation partielle ou totale du pénis selon le degré d’extension tumorale.
Un soutien psychologique est indispensable à la prise en charge d’un cancer du pénis.