Le cancer de la plèvre est un cancer rare touchant la fine enveloppe des poumons. Il concerne essentiellement les personnes exposées aux fibres d'amiante et il est d'ailleurs reconnu comme maladie professionnelle. Si ce cancer est agressif, l'espoir est permis de le combattre de mieux en mieux grâce à la découverte récente de nouvelles thérapies prometteuses et une détection plus précoce de la maladie.
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Qu'est-ce que le cancer de la plèvre ?
Le cancer de la plèvre est rare. Il touche la membrane entourant notamment les poumons. Rappelons que la plèvre est constituée de cellules mésothéliales ; le cancer de la plèvre est ainsi également appelé « mésothéliome ». Ces cellules sont réparties en 2 feuillets entre lesquels se trouve un liquide, le liquide pleural, permettant à ces derniers de glisser l'un contre l'autre.
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Causes du cancer de la plèvre
On distingue deux types de cancers de la plèvre : le mésothéliome primaire et le cancer de la plèvre secondaire.
Mésothéliome primaire
Le mésothéliome primaire représente près de 80 % des cancers de la plèvre. Il est essentiellement du à l'exposition aux fibres d'amiante qui, lorsqu'elles sont inhalées, peuvent provoquer des lésions au niveau de la plèvre des dizaines d'années après le contact. Le mésothéliome lié à l'amiante est d'ailleurs considéré comme une maladie professionnelle.
De même, depuis 2022, le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) conclut à une relation de cause à effet entre l'exposition professionnelle en tant que pompier et le mésothéliome. En effet, une méta-analyse très poussée a conclu que le risque était estimé plus élevé de 58 % pour les pompiers par rapport à la population générale.
Dans certains rares cas, le mésothéliome primaire touche des personnes qui n'ont pas été exposées à l'amiante. L'hypothèse d'une exposition à d'autres agents cancérigènes (agents ionisants ou chimiques) est avancée (les pompiers, justement, sont exposés à un mélange complexe de produits de combustion, sans compter les retardateurs de flamme utilisés pour les textiles).
Bon à savoir : l'amiante est une fibre minérale utilisée notamment pour l'isolation.
Cancer de la plèvre secondaire
Le cancer de la plèvre peut également, plus rarement, se développer à partir d'un autre cancer. Ce type de cancer provient d'une tumeur d'un organe voisin qui émet des métastases. Le cancer du poumon ou le cancer du sein peuvent en effet métastaser à la plèvre, on parle alors de cancer secondaire.
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Symptômes du cancer de la plèvre
Les signes indiquant un cancer de la plèvre apparaissent souvent tardivement, ce qui ralentit parfois le diagnostic. Parmi les symptômes les plus courants, on observe :
- un essoufflement (c'est le tout premier signe) ;
- des douleurs thoraciques ;
- une toux incessante et inexpliquée ;
- des difficultés respiratoires ;
- une perte d'appétit et de poids ;
- une altération de l'état général.
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Comment diagnostique-t-on le cancer de la plèvre ?
Le diagnostic du cancer de la plèvre est difficile à poser car les symptômes de la maladie sont souvent proches de ceux de nombreuses autres pathologies pulmonaires.
Il s'effectue grâce aux données conjointes de l'imagerie médicale (IRM, scanner) et d'une analyse sanguine. Une thoracoscopie (exploration chirurgicale de la cavité pleurale) est également éventuellement pratiquée pour permettre une biopsie de la tumeur.
Important : l'interrogatoire du patient reste essentiel, cette maladie étant majoritairement due à l'exposition aux fibres d'amiante.
Traitements du cancer de la plèvre
Le traitement est bien sûr défini en fonction du patient et de la tumeur. Le traitement de référence reste la chirurgie. Elle est généralement associée à une chimiothérapie qui combine une ou plusieurs molécules à des sels de platine.
Dans certains cas, une immunothérapie (thérapie visant à améliorer les défenses immunitaires) peut être proposée ainsi qu'une radiothérapie.
Bon à savoir : récemment, la découverte de nouvelles voies thérapeutiques permettent d'espérer une augmentation de l'efficacité des traitements.
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Prévention du cancer de la plèvre
Le mésothéliome primaire est reconnu comme maladie professionnelle par la sécurité sociale. A ce titre, les personnes exposées à l'amiante bénéficient de départs anticipés et d'un suivi médical afin de diagnostiquer rapidement une pathologie pulmonaire. En effet, pris très tôt, les options thérapeutiques sont plus larges et plus efficaces. Les patients soignés pour un cancer bronchique ou d'un cancer du sein doivent également faire l'objet d'un suivi régulier.
À noter : l'amiante est interdite en France depuis 1997, ce qui fait l'objet d'un diagnostic technique de contrôle obligatoire au moment de la vente d'une maison.