Le cancer des ovaires est un cancer touchant la femme, le plus souvent après la ménopause. Certains cas plus rares peuvent toucher la femme jeune, voire l'enfant ou l'adolescente. En France, en 2018, on a recensé 5 193 nouveaux cas (4 782 en 2016).
Il existe différents types histologiques de tumeur. Il s'agit d'un cancer grave, dont le pronostic dépend principalement de l'ampleur de l'atteinte au moment du diagnostic. Petit tour d'horizon.
Bon à savoir : depuis le début des années 2000, la mortalité par cancer de l’ovaire a diminué dans les pays à hauts revenus (-1,7 % par en France entre 2010 et 2018) avec 3 473 décès/5 087 patientes en 2015 (68 %) et 3 479 décès/5 193 en 2018 (67 %). Il semblerait que la pilule joue un rôle protecteur à long terme : c'est dans les pays où cette contraception est la plus répandue et utilisée qu’on enregistre les baisses les plus importantes de mortalité.
Cancer des ovaires : diagnostic difficile
Signes d'un cancer de l'ovaire
Tout signe ou symptôme anormal doit faire consulter un médecin pour évaluer la pathologie en cause.
Parmi les signes pouvant évoquer un cancer de l'ovaire, on peut citer :
- une grande fatigue ;
- une perte de poids avec ou sans diminution de l'appétit ;
- une anorexie chez 75 % des patientes au moment du diagnostic ;
- des saignements vaginaux ;
- des douleurs ou une masse abdominale ;
- des troubles digestifs (constipation par exemple), ou des difficultés pour uriner ;
- des douleurs ou des saignements lors des rapports sexuels.
Ces signes sont très peu spécifiques et peuvent orienter vers d'autres pathologies.
Il est important d'être examiné par un médecin qui pourra juger de la nécessité de réaliser des examens biologiques ou radiologiques par exemple :
- Le plus souvent, une échographie abdominale permet d'évoquer le diagnostic.
- Elle visualise une tumeur développée aux dépens de l'ovaire et de morphologie évocatrice.
- Parfois, l'aspect échographique est aspécifique et le diagnostic de certitude ne pourra être fait que sur l'analyse de l'ovaire.
L’âge médian au diagnostic en 2018 est de 68 ans (source : Santé publique France « Estimations nationales de l’incidence et de la mortalité par cancer en France métropolitaine entre 1990 et 2018 »).
Bon à savoir : les patientes, comme les médecins, ne font souvent pas le lien entre la survenue d'un cancer des ovaires et l'exposition à l’amiante. Il s'agit pourtant d'un lien avéré et l’exposition professionnelle des femmes est importante dans les secteurs de la fabrication de textiles non inflammables et, de façon indirecte, dans celui de la santé dans lequel les femmes sont surreprésentées.
Cancer des ovaires : confirmer le diagnostic
Le diagnostic définitif est fait sur l'analyse de la pièce d'ovariectomie, c'est-à-dire sur l'ovaire enlevé lors de la chirurgie, ainsi que des éventuels tissus adjacents envahis.
L'ensemble est analysé par l'anatomopathologiste qui pose le diagnostic et évalue le type de cancer et l'importance de l'extension. Il va pour cela rechercher des métastases, à l'aide d'examen d'imagerie, comme le scanner, l'IRM ou le TEP-Scanner.
Certains de ces examens sont systématiques, d'autres sont seulement réalisés en cas de symptômes.
Bon à savoir : les métastases correspondent à l'envahissement de cellules tumorales à distance de la tumeur en elle-même. Elles peuvent par exemple toucher les poumons, les os, ou le cerveau.
Traitements adaptés au stade du cancer des ovaires
Traitement chirurgical quasi systématique
L'ovariectomie, c'est-à-dire l'ablation du ou des ovaires atteints, est obligatoire :
- Le chirurgien enlève la tumeur ainsi que les tissus périphériques si la tumeur les a envahis.
- La chirurgie est faite sous anesthésie générale, via une incision sur l'abdomen.
- Pendant le geste, le chirurgien peut devoir enlever certains organes adjacents si la tumeur les atteint, comme l'utérus et les trompes par exemple.
L'ovaire controlatéral est le plus souvent enlevé également. Des ganglions peuvent également être enlevés pour être examinés à la recherche d'une tumeur.
Ablation préventive
L’ablation préventive des ovaires et des trompes de Fallope peut se révéler utile chez les femmes qui présentent d'importants risques de cancer ovarien. Le niveau de risque est évalué en tenant compte de l’âge de la patiente et de ses facteurs familiaux (mère, sœur ou fille également concernée par ce cancer) et génétiques (femmes porteuses des gènes BRCA).
Chez les femmes de plus de 40 ans cumulant un niveau de risque d'au moins 4 %, l'ablation chirurgicale préventive peut être combinée à une thérapie de substitution hormonale.
Différents traitements associés
Une chimiothérapie est le plus souvent associée à la chirurgie. Elle peut être réalisée avant (afin de diminuer la taille de la tumeur avant l'opération), ou bien après la chirurgie.
Il existe de nombreuses molécules dont le choix est réalisé par l'ensemble des praticiens investis dans le traitement, lors de la Réunion de Concertation Pluridisciplinaire.
Le traitement peut être réévalué au cours de l'évolution et dépend du type de tumeur et de l'extension de l'atteinte locale ou générale.
D'autres techniques peuvent être utilisées, comme la chimiothérapie intrapéritonéale, c'est-à-dire l'injection de chimiothérapie directement à proximité de la tumeur.
Des essais thérapeutiques peuvent être proposés lors du traitement d'un cancer de l'ovaire. Ils permettent de faire avancer la recherche médicale et de bénéficier de nouvelles molécules.