Cancer du cavum

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Le cancer du cavum ou cancer du rhino-pharynx (appelé également naso-pharynx) est un cancer rarissime en France et dans les pays Européen. Touchant préférentiellement les populations asiatiques et maghrébines, il n'est pas associé au tabagisme, mais certains facteurs environnementaux et alimentaires sont mis en cause dans son développement. S'il est souvent diagnostiqué tardivement, ce type de cancer est très réactif à la radiothérapie.

Qu'est-ce que le cancer du cavum ?

Le cancer du cavum est un cancer se développant au niveau des fosses nasales. Dans ce type de cancer, certaines cellules du pharynx se développent de façon incontrôlée pour former une tumeur maligne qui comprime les voies respiratoires supérieures.

Bon à savoir : le pharynx est un organe clé de la respiration et de la digestion. Il est situé au carrefour des voies digestives (il précède l’œsophage) et des voies aériennes (il est placé avant le larynx). Un système de clapet (l'épiglotte) situé au niveau inférieur du pharynx permet de trier la nourriture et l'air afin d'éviter les fausses-routes. Le pharynx possède 3 étages qui sont de haut en bas, le naso-pharynx, l'oro-pharynx et le laryngo-pharynx.

Causes du cancer du cavum

Le cancer du cavum est un cancer très peu fréquent dans les pays Européens. Même si les facteurs mis en cause pour ce cancer ne sont pas tous formellement identifiés, il semble indéniable, au vu de sa fréquence dans les populations asiatiques et maghrébines, que certains facteurs alimentaires, culturels et environnementaux soient impliqués. Parmi ces facteurs, certains semblent identifiés :

  • la grande consommation de produits fumés contenant notamment des composés nitrosaminés (contenant des nitrates et nitrites) ;
  • la consommation de poissons salés ;
  • la consommation de produits infectés par des mycotoxines (champignon microscopique) ;
  • l'exposition au virus d'Epstein-Barr (virus EBV ou herpès 4) ;
  • l'exposition au papillomavirus HPV 16 (cet HPV est à lui seul responsable de 85 % des cancers ORL HPV induits) ;
  • les infections ORL répétées (bronchites, otites...) ;
  • la consommation d'alcool (les études prouvent par ailleurs son rôle délétère sur la survenue d’un second cancer après diagnostic d’un cancer des voies aérodigestives supérieures).

À noter : au niveau mondial chez les 14-49 ans, entre 1990 et 2019, les augmentations les plus marquées concernent les cancers du nasopharynx avec + 2,28 % par an (source : étude internationale publiée le 6 septembre 2023 dans « BMJ Oncology »).

Quels sont les symptômes du cancer du cavum ?

Le cancer du cavum est un cancer qui se développe au niveau des cavités nasales. En grossissant, les tumeurs peuvent comprimer les structures annexes et provoquer des symptômes très variés au niveau de la sphère ORL.

Symptômes oro-pharyngés

Parmi les symptômes de la sphère orale et nasale, on trouve :

Symptômes auditifs

Des symptômes auditifs peuvent apparaître, comme :

  • des bourdonnements d'oreille ;
  • des pertes d'audition ;
  • des infections à répétition des oreilles ;
  • des douleurs au niveau des oreilles.

Symptômes généraux

On peut constater plus tardivement divers autres signes tels que :

  • un amaigrissement (la dysphagie peut mener à une dénutrition) ;
  • des douleurs au niveau de la face ou des orbites ;
  • présence d'adénopathies cervicales.

Comment diagnostique-t-on un cancer du cavum ?

Le diagnostic du cancer du cavum est difficile à poser. En effet, le fait que d'une part, les symptômes soient peu spécifiques et que d'autre part ce soit un cancer rare, ne facilite pas le diagnostic. Celui-ci est d'abord posé en examinant soigneusement les cavités nasales par nasofibroscopie pour rechercher une éventuelle masse tumorale. Le diagnostic est ensuite éventuellement confirmé par une IRM ou une tomodensitométrie. Les cancers du cavum sont classés en 3 catégories, suivant le type de cellules cancéreuses retrouvées :

  • le cancer de type naso-pharyngien indifférencié, qui représente le type de cancer le plus répandu ;
  • le carcinome kératinisant (le seul lié au tabagisme) ;
  • le carcinome non kératinisant.

Traitement et suivi du cancer du cavum

Le traitement du cancer du cavum dépend du type de cancer et du stade auquel il a été diagnostiqué. La plupart des cancers du cavum sont des cancers naso-pharyngiens indifférenciés très sensibles à la radiothérapie, cependant le traitement est souvent lourd et non dénué d'effets secondaires, notamment :

  • des douleurs récurrentes ;
  • un manque de salive (hyposialie ou xérostomie), les glandes salivaires étant particulièrement sensibles aux radiations.

Bon à savoir : des séances d’acupuncture trois fois par semaine durant 6 à 7 semaines concomitantes aux traitements pourraient réduire l’incidence des xérostomies induites par la radiothérapie ainsi que leur sévérité.

Une fois le cancer traité et en rémission, un suivi régulier tous les 6 mois est mis en place, avec examens de contrôle IRM et prise de sang. Il faut également procéder à une pesée régulière, afin de repérer tout signe de dénutrition, celle-ci pouvant impacter négativement les patients atteints de cancer du nasopharynx.

Au bout de 5 ans de suivi attentif et sans rechute, le patient est considéré comme définitivement guérit. 

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