Le cancer des glandes surrénales est un cancer rare au même titre que :
- les cancers du péritoine, cancer des testicules ;
- le liposarcome, le sarcome d'Ewing et le sarcome de Kaposi ;
- le rhabdomyosarcome et le trophoblastome ;
Types de cancers des glandes surrénales
Les glandes surrénales sont des glandes endocrines (qui sécrètent des hormones) qui se situent au-dessus de chaque rein. Les hormones qu'elles libèrent participent notamment au sommeil, au contrôle de la reproduction, de la faim, de la croissance et du métabolisme en général.
Tumeurs bénignes des glandes surrénales
La grande majorité des tumeurs des glandes surrénales sont bénignes et ne mettent pas en danger la vie du patient. Néanmoins, si cette tumeur est fonctionnelle (c'est-à-dire qu'elle produit effectivement des hormones surrénaliennes), elle peut entraîner de lourds symptômes liés à la surproduction de l'hormone en question.
Il existe deux sortes de tumeurs bénignes des glandes surrénales :
- La plupart des tumeurs bénignes sont des adénomes corticosurranéliens qui sont découverts de façon fortuite à l'occasion d'examens médicaux (échographie, IRM ou tomodensitométrie). Il s'agit de tumeurs fonctionnelles ne produisant qu'une seule hormone. Les adénomes corticosurranéliens ont une taille de moins de 5 cm et ils n'affectent qu'une seule des deux glandes surrénales.
- Les phéochromocytomes sont les tumeurs bénignes qui peuvent aussi, dans 10 % des cas, être malignes. Pour la plupart, ils font leur apparition dans la partie médullaire (couche interne de la glande, faite de tissu nerveux) de la glande surrénale (les phéochromocytomes extrasurrénaliens sont plus rares). Ils sont néanmoins susceptibles de produire de l'adrénaline et de la noradrénaline en excès. Ces tumeurs bénignes peuvent affecter les deux glandes surrénales simultanément.
Tumeurs malignes des glandes surrénales
Les tumeurs malignes des glandes surrénales sont susceptibles d'entraîner des métastases, généralement aux ganglions lymphatiques voisins, à l'autre glande surrénale, au rein, au péritoine, au pancréas, au poumon, au foie, à la rate, au diaphragme ou aux os. Néanmoins, ces tumeurs sont très rares :
- Le corticosurrénalome, la tumeur qui se développe au niveau de la zone corticale (couche externe de la glande), touche environ un à deux millions de personnes chaque année (un cas par million d'habitants). Il concerne surtout les personnes ayant entre 40 et 50 ans, quoique les enfants de moins de 15 ans soient également relativement nombreux à en être victimes. Les femmes sont légèrement plus touchées que les hommes. La tumeur peut atteindre 15 à 20 cm de diamètre et donner rapidement des métastases.
- Le phéochromocytome, la tumeur qui se développe aux dépens de la zone médullaire, touche environ une personne sur 100 000. Il s'agit d'une tumeur neuroendocrine. Dans 90 % des cas, il s'agit d'une tumeur bénigne et dans 25 % des cas elle est liée à un facteur héréditaire. Il s'agit de la « tumeur 10 % » : 10 % chez l’enfant, 10 % bilatérale, 10 % familiale, 10 % maligne.
Remarque : si les cancers primitifs des glandes surrénales sont rares, il est en revanche plus fréquent de voir les glandes surrénales touchées par des métastases, notamment en cas de cancer du poumon à petites cellules, du côlon, du sein ou dans le cadre d'un mélanome.
Article
Symptômes hormonaux du cancer des glandes surrénales
Les surrénales étant des glandes endocrines, il est normal qu'en cas de cancer on observe des symptômes essentiellement hormonaux. Ils sont fréquemment dus à une tumeur qui produit un type d'hormone particulier en excès (en cas de tumeur fonctionnelle).
Les hormones produites en excès en cas de corticosurrénalome sont :
- le cortisol ;
- l'aldostérone ;
- les androgènes et œstrogènes.
Deux autres hormones sont produites en excès en cas de phéochromocytome :
- l'adrénaline ;
- la noradrénaline.
Cancer des glandes surrénales : une surproduction de cortisol
Si c'est le cortisol qui est produit en excès, on retrouve un hypercortisolisme ou syndrome de Cushing (on observe également ce syndrome en cas d'adénome hypophysaire puisque c'est l'hypophyse qui sécrète l'ACTH, Adeno Cortico-Tropic Hormone, qui déclenche la production de cortisol au niveau des glandes surrénales).
En cas d'hypercortisolisme dû à un cancer des glandes surrénales, on peut observer :
- une prise de poids au niveau :
- du visage ;
- du haut du corps et notamment du ventre avec l'apparition de vergetures ;
- l'apparition d'une masse graisseuse au niveau du cou (la « bosse de bison ») ;
- de l'acné en dehors de la période de puberté avec une fragilité globale de la peau (tendance aux bleus et aux hématomes) ;
- un arrondissement du visage ;
- l'apparition de poils chez les femmes au niveau du visage, du tronc, des membres, etc., ainsi qu'une voix plus grave ;
- une faiblesse musculaire due à une fonte musculaire, en particulier au niveau des cuisses ;
- des os fragilisés avec des fractures fréquentes même en cas de choc léger ;
- des difficultés à cicatriser ;
- des troubles menstruels ;
- une diminution de la libido ;
- une augmentation anormale du volume des seins chez les femmes comme chez les hommes ;
- l'apparition de maladies de système :
- hypertension artérielle ;
- diabète ;
- des troubles du sommeil ;
- des difficultés à se concentrer ;
- des troubles de l'humeur.
Chez les enfants et les adolescents, on observe un ralentissement de la croissance et une prise de poids excessive. Chez les filles, les règles cessent (ou ne font pas leur apparition) et chez les garçons, les testicules ne grossissent pas.
Cancer des glandes surrénales : une surproduction d'aldostérone
Si c'est l'aldostérone qui est produite en trop grande quantité (hyperaldostéronisme primaire ou syndrome de Conn), on pourra observer :
- des troubles de la vue ;
- une faiblesse et des crampes musculaires ;
- une soif importante et des mictions (fait d'uriner) fréquentes entraînant une fuite importante de potassium et donc une hypokaliémie ;
- une augmentation de la pression artérielle et des troubles cardiaques (en raison de l'hypokaliémie) ;
- des maux de tête (au niveau du front) ;
- des engourdissements des membres.
À noter : ce syndrome est systématiquement lié à une tumeur bénigne.
Autre cas : la surproduction d'adrénaline et de noradrénaline
En cas de phéochromocytome fonctionnel, le sujet souffre d'une production excessive d'adrénaline et de noradrénaline. Si ces taux sont élevés pendant trop longtemps, on observe :
- une augmentation de la pression artérielle avec des hypertensions orthostatiques (chute de la pression lors du changement de position couché-debout par exemple) ;
- des palpitations ;
- des maux de tête ;
- de l'anxiété ;
- de la diarrhée ;
- une transpiration excessive ;
- une asthénie :
- des troubles visuels ;
- des douleurs abdominales et/ou thoraciques.
Symptômes non hormonaux du cancer des glandes surrénales
Si la tumeur des glandes surrénales n'est pas fonctionnelle, c'est-à-dire qu'elle ne produit pas d'hormones, des symptômes non hormonaux pourront être retrouvés. Ils s'observent notamment quand la tumeur est volumineuse.
Il s'agira notamment :
- de douleurs abdominales et dorsales ;
- de sensation de ventre gonflé, plein ou de masse dans l'abdomen ;
- une satiété précoce même après avoir relativement peu mangé.
Cancer des glandes surrénales : un traitement chirurgical
Le cancer des glandes surrénales est relativement bien pris en charge par les oncologues.
- Le traitement du cancer consiste essentiellement à pratiquer une chirurgie destinée à retirer la glande surrénale cancéreuse : une surrénalectomie*. Si le cancer a entraîné des métastases, on peut faire en sorte de les traiter de la même manière en fonction de leur localisation.
- Une chimiothérapie à base de médicaments cytotoxiques peut venir compléter le traitement de façon à éliminer les cellules cancéreuses restantes.
- Une radiothérapie peut être entreprise à la fois pour détruire les cellules cancéreuses restantes ou pour soulager les douleurs et les symptômes d'une tumeur avancée mais aussi pour traiter les métastases osseuses.
- Il n'est pas rare de mettre en place, avant l'intervention chirurgicale, un traitement destiné à soulager les symptômes que provoque la surproduction d'hormones.
- Après l'intervention chirurgicale, une hormonothérapie substitutive est mise en place pour compenser l'arrêt de la production hormonale.
Une surveillance est ensuite nécessaire pour prévenir les éventuelles récidives.
* : si la tumeur concerne un bébé de moins de 12 mois, le pronostic est excellent, quel que soit le stade. Après l'ablation de la tumeur primaire, les éventuelles métastases hépatiques peuvent régresser, parfois sans traitement. Il est donc essentiel d'établir le diagnostic avant les 1 an de l’enfant (au-delà, la survie à 5 ans ne dépasse par les 10 %).
Traitements naturels en complément
Vous pouvez également mettre toutes les chances de votre côté et chouchouter vos surrénales en changeant d'habitudes alimentaires. Consommez en priorité des légumes comme des salades avec des huiles d'olive et de colza issues de l'agriculture biologique. Ne négligez pas non plus les poissons et les fruits de mer de saison riches en oméga-3.
Tournez-vous également vers :
- les produits de la ruche telle que la gelée royale ou le pollen ;
- du raisin frais lorsque c'est la saison ou sec le reste du temps ;
- quelques carreaux de chocolat noir ;
- les graines de lin.
Enfin, notez que pour limiter les cancers des glandes surrénales il est essentiel de limiter le stress.