Aliments anti-cancer

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Bol de fruits

La plupart des maladies, dont le cancer, sont favorisées par une mauvaise hygiène de vie. Le manque de sport, une alimentation déséquilibrée, le stress, le tabac et l'alcool sont autant de facteurs de risques de cancers sur lesquels nous pouvons pourtant avoir une action directe. Il existe notamment certains « aliments anti-cancer » aux propriétés antioxydantes bénéfiques.

Le point sur les aliments anti-cancer

Il ne faut pas se leurrer, il n'existe aucun aliment miracle capable de guérir le cancer. Si les aliments anti-cancer sont si populaires, c'est parce que l'alimentation fait partie des principaux facteurs de risque de cancer lorsqu'elle est déséquilibrée. Comme le souligne l'Institut national du cancer, « de nombreuses études ont mis en évidence l'influence des facteurs nutritionnels sur le risque de développer un cancer ».

Ce qu'il ne faut pas faire

Il est vrai qu'il existe des aliments protecteurs dont la consommation peut être privilégiée bien qu'en aucun cas il ne s'agisse d'aliments guérisseurs. Inversement, la consommation excessive de certains aliments favorise le cancer, au même titre que l'alcool ou le surpoids (la plupart de ces aliments stimulent également la protéine mTOR qui joue un rôle déterminant dans la prolifération des cellules) :

  • ceux qui sont riches en acides gras saturés (lait de vache, huile de palme, beurre, etc. qui favorisent les cancers du sein et de la prostate) ;
  • ceux trop riches en protéines et trop pauvres en fibres (qui favoriseraient les cancers digestifs et du sein) ;
  • les aliments fumés (accusés de favoriser les cancers de l'estomac) ;
  • le sucre, qui alimente les cellules cancéreuses et stimule la synthèse hépatique des acides gras saturés.

Bon à savoir : une augmentation de la consommation d’alcool de deux verres par jour pendant 5 ans entraîne une augmentation du risque de cancer du sein de 30 % chez les femmes.

Au final, dire d'un aliment qu'il est anti-cancer est un abus de langage. Comme le souligne un rapport de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), il est difficile « d'établir une relation causale entre alimentation et santé, en particulier en ce qui concerne les risques de cancers ».

Privilégier une alimentation équilibrée

Pour être exact, c'est la variété de l'alimentation et l'équilibre alimentaire qui sont importants. Cela suppose de manger des aliments frais et riches en fibres (qu'on trouve dans les céréales complètes, les fruits et les légumes notamment).

À noter : selon une étude publiée dans Jama Internal Medicine, le fait de manger des aliments bio régulièrement diminuerait de 25 % le risque de cancer. L'étude montre même une réduction de 34 % de risques de cancer du sein chez les femmes ménopausées et de 76 % des risques de lymphome.

Bien manger est donc préférable, sans que cela signifie pour autant qu'un cancer ne surviendra jamais, surtout si on considère que de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte y compris l'aspect émotionnel, qui peut y être pour beaucoup.

Reste que privilégier les aliments antioxydants est une bonne solution pour mettre toutes les chances de son côté, du point de vue alimentaire en tout cas.

Bon à savoir : consommer des aliments antioxydants est également utile en période de traitement pour favoriser la guérison mais aussi après pour limiter les risques de récidives.

Aliments anti-cancer : les antioxydants

Pour réduire les risques de cancer, les aliments antioxydants sont à privilégier dans le cadre d'une alimentation équilibrée. Rappelons que les antioxydants sont des substances qui protègent les cellules contre les radicaux libres. Ces derniers sont des molécules qui interviennent entre autres dans le développement des cancers.

Les Nord-Américains ont établi un indice Orac (pour Oxygen Radical Absorbance Capacity ou capacité d'absorption des radicaux oxygène) qui mesure et classe les aliments en fonction de leur propriété antioxydante. Un régime alimentaire correct devrait apporter entre 3 000 et 5 000 unités Orac par jour.

Conseil : pour favoriser l'absorption des antioxydants, mangez les aliments ci-dessous accompagnés d'un corps gras, comme des fruits à coque (noix, amandes, noisettes...), de l'avocat (ou mieux encore de l'huile d'avocat), des olives, ainsi que toutes les graines (courge, graines de lin broyées, graines de tournesol).

Ail

L'ail, à raison de six gousses par semaine et de préférence cru, permettrait de réduire de 30 % les risques de développer un cancer du côlon et de 50 % ceux de développer un cancer du poumon ou un cancer de l'estomac. Il permet également de prévenir le cancer de la prostate.

Baies

Les baies telles que les groseilles, les myrtilles (troisième meilleur score Orac juste derrière la figue sèche), les mûres ou les framboises ou encore les baies de Goji (issus du Lycium barbarum) possèdent de nombreux antioxydants. Elles protègent notamment contre les cancers du côlon, de la prostate, du sein, de l'intestin et de la leucémie.
Plus rares, les baies de Maqui sont l'aliment qui contient le plus d'antioxydants au monde (elles possèdent le score Orac de 27 600 qui est le plus élevé connu).

Choux et brocoli

Le brocoli et de façon plus générale les crucifères (choux mais aussi cresson, roquette, radis, navets, etc.) sont très riches en antioxydants anticancéreux, notamment en glucopharamine et en indoles (di-indolylméthane ou DIM). Ainsi, ils exerceraient une action protectrice contre les cancers colorectaux, de l'œsophage, du foie, des ovaires, du pancréas, du poumon, de la prostate ou encore des reins (et du sein chez les femmes ménopausées). Ils seraient également en mesure d'empêcher le développement de métastases.

Il faut toutefois savoir que la glucoraphanine est biologiquement inactive (elle n’existe pas en tant que tel dans le légume frais). Ce n'est que lorsque le légume cru est soupé ou mastiqué qu'elle se libère et rentre en contact avec la myrosinase, une enzyme du légume, qui entraîne sa transformation en sulforaphane. De tous les crucifères, ce sont les graines germées de brocoli, quand elles ont trois jours, qui ont le taux de sulforaphane le plus élevé. Vous pouvez les manger en salade en veillant à bien les mâcher.

Café

Le café serait susceptible de protéger contre les cancers du côlon (et diminuer la mortalité globale liée à ce cancer) et contre les rechutes de cancers de la prostate lorsqu'il est consommé à raison de 4 tasses par jour. Pour les femmes qui sont porteuses des mutations génétiques prédisposant au cancer du sein (voir hormonothérapie), ce sont au mois 6 tasses par jour qui sont préconisées.

Attention toutefois aux effets indésirables liés à une trop forte consommation de caféine ; les recommandations habituelles limitent normalement la consommation à 3 tasses par jour seulement et certaines études concluent que le café favorise le cancer de l'ovaire.

Curcuma

Le curcuma est une épice connue pour ses importantes propriétés antioxydantes et donc pour ses effets dits anti-cancers, en particulier contre les cancers du côlon, les cancers gastro-intestinaux et les cancers de la prostate, du sein et du poumon.

Pour favoriser l'action de son principe actif, la curcumine (un polyphénol qui stimule la fabrication de certaines enzymes qui aident l'organisme à éliminer les cellules cancéreuses), il est conseillé d'en consommer associé à du poivre noir et à de l'huile d'olive (environ une demi-cuillerée à café de curcuma chaque jour).

Bon à savoir : la curcumine pourrait, dans certains cas, avoir des interactions qui mèneraient à un échec du traitement par chimiothérapie des cancers du sein. Le cas échéant, renseignez-vous auprès d’un médecin généraliste formé à la phytothérapie qui pourra vous rediriger vers d’autres plantes tout aussi efficaces mais qui ne génèrent pas d’interactions avec votre traitement.

Fruits

Les fruits, et notamment les bananes, les pommes et le raisin, lorsqu'ils sont consommés à raison d'au moins trois par jour durant l'adolescence, permettent de réduire de 25 % les risques de cancer du sein.

Grenade

La grenade est un fruit dont le jus pourrait réduire les risques de développer des cancers de la prostate, du côlon et du sein. Consommés quotidiennement, ses polyphénols (en l'occurrence la punicalagine) pourraient diminuer le développement des cellules cancéreuses en atténuant l'activité de la protéine mTOR.

Noix

Par « noix », on désigne tous les fruits à écale qu'il s'agisse des noisettes, des amandes des pistaches ou des différentes formes de noix (du Brésil, de cajou, etc.). Une étude britannique a mis en évidence la richesse de ces noix en fibres, en magnésium, en acides gras poly-insaturés, en protéines végétales et aussi en antioxydants. 

Ainsi, consommer 20 g de noix par jour permettrait de réduire de 15 % le risque de développer un cancer. Une augmentation de 5 g/j de noix et d’arachides serait associée à une réduction des risques de 3 % pour les cancers globaux, 6 % pour les pancréatiques et 25 % pour ceux du côlon.

En termes de mortalité par cancer, la consommation de noix entraînerait une réduction de 18 % des risques de mortalité par cancer.

Shiitaké

Le shiitaké (lentinus edodes) est un champignon originaire d'Asie. Il s'agit du deuxième champignon comestible le plus consommé au monde. Il mérite parfaitement son titre de superaliment, car il possède de très nombreuses vertus thérapeutiques.

Si on se concentre uniquement sur son action anticancéreuse on découvre que :

  • Le shiitaké joue un rôle préventif dans l'apparition de certains cancers (estomac et utérus notamment). Pour profiter de cette propriété, il faut le consommer à raison de 15 g par jour sous forme séchée ou 30 g par jour sous forme fraîche.
  • Il prévient le cancer et réduit les risques de métastases.
  • Le lentinan, un de ses principes actifs, tend également à réparer les lésions chromosomiques dues aux chimiothérapies intensives.
  • Selon une étude, il est capable d'inhiber la croissance des cellules cancéreuses et d'entraîner l'apoptose (mort cellulaire programmée).

Source : Inhibition of growth and induction of apoptosis in human cancer cell lines by an ethyl acetate fraction from shiitake mushrooms (NCBI).

Pour autant, les auteurs de l’INCa conseillent de ne pas recourir aux compléments alimentaires sauf indication médicale, ni aux extraits et décoctions de champignons et plantes médicinaux chinois.

Source : Institut national du cancer, 16 octobre 2020.

Thé

Le thé (vert japonais ou noir) contient des polyphénols (resvératrol et acide gallique) et des catéchines qui pourraient être capables de prévenir l'apparition des cancers (à raison de trois tasses par jour). Préférez le thé en feuilles plutôt qu'en sachets.

En revanche, les études divergent quant à son mode d'infusion, certaines préconisent de ne pas le chauffer à plus de 60 °C (pour ne pas détruire les polyphénols) avec 10 minutes d'infusion tandis que d'autres recommandent une infusion d'au moins deux minutes à 90 °C (pour voir augmenter son pouvoir antioxydant).

À noter : il est toutefois fortement déconseillé de consommer du thé vert parallèlement à une chimiothérapie car certains médicaments pourraient devenir inefficaces, les polyphénols du thé devenant des agents protecteurs des cellules tumorales.

Tomate

La tomate, si courante dans nos assiettes, est un aliment riche en antioxydants. Il diminue les risques de développer des cancers du sein ou de la prostate de 15 % chez les personnes présentant les plus grands facteurs de risque. De plus, le lycopène que contient la tomate permettrait de réduire le nombre de cancers de la bouche, du col de l'utérus, de cancers colorectaux ou encore de cancers de l'œsophage.

Bon à savoir : le lycopène est surtout présent dans la purée et la sauce tomate (en conserve), le jus de tomate et un peu moins dans les tomates crues (couplé à de l'avocat, qui constitue un corps gras, son absorption est multipliée par 4).

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